Théophile Marie BERTHO
est né le 02 mars 1878 à Mesquer (Loire-Atlantique (44))
Théophile, fils de Jean Marie, capitaine et maître au cabotage, né de Jean-Marie Bertho (37 ans) et de Sophie Marie Bertho, sans profession (31 ans), voit le jour dans la maison familiale de Mesquer à “La Perrière“, canton de Guérande.
Il y passe toute son adolescence avec sa sœur aînée, Marie-Sophie née en 1874 et décédée en 1926. Bon élève mais son horizon c’est la mer, il suit les traces de son père et s’inscrit comme mousse à l’âge de 15 ans, le 20 août 1893 au Croisic.
A cette date, il embarque sur la goélette “Théophile Félix“ en cabotage et en sort ravi. A peine reposé, le 15 novembre 1894 il enchaine sur la goélette “Jeanne“ pour une navigation au long cours jusqu’au 27 janvier 1896. Il continue de naviguer cette fois sur la goélette “Le Même“ en tant que novice au long cours jusqu’au 18 novembre 1896. Il s’inscrit en tant que matelot le 1er octobre 1896, inscrit maritime définitif. Il embarque alors sur le “Jeanne“ au long cours, du 8 mars 1896 au 18 septembre 1896. Puis quasiment sans arrêt sur le “Même“ et “Alice Isabelle“ jusqu’au 2 novembre 1897.Là pour changer il fait du cabotage sur l’“Afrique“ pendant deux mois jusqu’au 7 décembre 1897.
De là, Théophile effectue son service militaire à l’âge de 20 ans en 1898, sous le n° 3449 inscrit maritime. il appartient à la quatrième partie de la liste de recrutement cantonale, tirage au sort n°122 du canton de Guérande. Incorporé au “3è Dépôt des équipages de la flotte“ de Lorient. Il met son sac sur l’aviso transport “ Saône“ école des gabiers pendant six mois puis trois mois sur la frégate école “Melpoméne“ à Dakar avant de transiter par le“ 2è Dépôt des équipages de la flotte“ à Brest puis le “5è Dépôt“ de Toulon pour être désigné sur le croiseur “Guichen“ de Saint Nazaire à Toulon en essais Puis le garde-côtes cuirassé “Valmy“ transit de Brest à Toulon. Là s’arrête sa navigation car il termine par “La Défense mobile de Cherbourg“ comme matelot de 1er classe gabier sous le numéro 3184. Il est libéré de ses obligations militaires le 1er janvier 1901.
A l’issue de ces affectations dans la marine Nationale, il réussit en 1903 son examen de l’école hydro, journal “La vigie de Dieppe“. Le 28 juin 1906 à Saint Nazaire, il reçoit le certificat d’aptitude théorique de capitaine au long cours. Son succès à l’examen d’application de capitaine au long cours, brevet ordinaire et supérieur est publié le 5 mai 1909. Son numéro d’inscrit maritime au Croisic est alors 68.
En 1905 il reçoit sa médaille d’honneur marins commerce et pêche et en 1906, il prend les fonctions de capitaine du « Trignac » bateau du même type que le « Longwy ».
De là, Théophile marin infatigable, reprend ses voyages dans la Marine Marchande successivement sur : le “Même“, la goélette“ Jeanne“ le vapeur “France“ du 4 août 1908 au 25 septembre 1908, le “René Félicien “ en pêche jusqu’au 30 janvier 1909 et le vapeur “Breiz Izel“ en long cours comme deuxième lieutenant jusqu’au 16 avril 1910.
Son graal atteint, maintenant, il se présente comme lieutenant sur le vapeur “Breiz Izel“ à Dunkerque le 1er février 1909 en navigation au long cours puis en tant que 2ème lieutenant jusqu’au 16 avril 1910. Après un court congé il réembarque le 25 avril 1910 pour une nouvelle navigation au long cours, il débarque alors le 4 novembre 1910.
Toujours content de son sort, Théophile rallie le canot “René Félicien“ pour la pêche du 7 au 28 décembre 1910. Friand de grands espaces au long cours, il rallie de nouveau, le “Breiz Izel“ cette fois comme second du 3 janvier 1911 au 21 janvier 1912. Après son congé, il repart sur ce même bateau du 15 février au 10 novembre 1912 comme 1er lieutenant. Puis du 11 novembre 1912 au 7 octobre 1913 en cabotage.
Malgré cette navigation intensive, il prend le temps de correspondre avec sa fiancée et avec la famille en escale à New York. Il épouse le 22 octobre 1913 Amélie Marie Berthet, il habite au 9 rue du Maine à Saint Nazaire, ils ont deux enfants Emile Jean Théophile, né le 25 octobre 1914 et décédé le 28 août 1915 puis ensuite une fille Emilie née le 25 août 1916 à Saint Nazaire et décédée le 18 avril 2004 à Thionville.
Mais l’appel de la mer prend le dessus, Théophile embarque pour la pêche comme matelot sur le canot “René Félicien“ jusqu’au 12 décembre 1913. Pour ne pas perdre ses habitudes, il prend poste comme second sur “son“ bateau le “Breiz Izel“ pour la 7ème fois, en cabotage du 29 janvier 1915 au 18 mars 1916. Ensuite le destin le fait embarquer 20 ans plus tard sur la goélette “Le Même“ comme 2ème capitaine du 19 mars 1916 au 25 janvier 1917 en long cours. Cette fois il bénéficie d’un peu de détente car il ne reprend la mer que le 1er juin 1917 sur le cargo vapeur “Longwy“ comme lieutenant puis comme second le 29 septembre 1917. A Nantes le “Longwy“ vient d’être passé en AMBC (Armement Militaire des Bâtiments de Commerce) avec canons et personnel militaire au nombre de huit.
Le steamer effectue du cabotage international, transportant du minerai entre le port de Bilbao en Espagne et celui de Glasgow en Ecosse. Ce grand marin, qui a parcouru sans cesse le monde entier : New-York, Nouvelle Calédonie, Tahiti, n’imaginait pas ce dénouement.
En effet,tout est calme à bord du “Longwy“ dans cette nuit du 4 au 5 novembre quand, sort funeste, le navire est torpillé par l’U.boot “UC75“ dans le canal de Saint Georges entre l’Ireland et l’Angleterre. Des 31 membres d’équipage, seul le corps du capitaine Huet, celui du matelot Harré ainsi que celui du matelot Brajeul sont retrouvés, ils sont inhumés au cimetière de Doune cimetery paroisse de Grivan. Un quatrième marin fut trouvé le 8 décembre 1917, non identifié et il a été inhumé dans le cimetière paroissial.
Théophile est déclaré officiellement “Mort Pour La France“ le 14 septembre 1918, référence du tribunal d’instance de La Rochelle. Agé de 39 ans et 8 mois, avec tout l’avenir devant lui, Il laisse derrière lui une veuve éplorée et une petite fille, Emilie, âgée de même pas 2 ans. Sa veuve décédera le 4 janvier 1921 à Saint-Nazaire faisant d’Emilie une orpheline de 6 ans.
Son arrière-petite fille Pascale écrit : “J’ai été bercée dès mon plus jeune âge par ce texte de Victor Hugo que ma grand-mère déclamait avec une certaine fierté : “L’homme est en mer. Depuis l’enfance matelot, il livre au hasard sombre une rude bataille. Pluie ou bourrasque, il faut qu’il sorte, il faut qu’il aille, car les petits enfants ont faim. Il part le soir quand l’eau profonde monte aux marches du musoir Il gouverne à lui seul sa barque à quatre voiles…“. “J’adorais ces moments à Mesquer où assise à côté de ma grand-mère, nos regards tournés vers l’océan, elle me parlait de ces marins morts en mer. Nous scrutions la ligne d’horizon avec l’espoir fébrile de voir son bateau réapparaître…“
Décoré de la croix de guerre avec étoile de bronze. Il totalise alors 17 mois et 13 jours au service de l’état, 120 mois et 2 jours au commerce enfin 14 mois et 22 jours à la pêche.
Son décès est transcrit le 20 février 1919 à La Rochelle. Son nom ne figure pas sur le site “MémorialGenweb“ des monuments aux morts.
“Grâce à la ténacité des écossais Ritchie et Lorna Conaghan (de Girvan) et le soutien d’association comme le “Souvenir Français“ du Finistère, l’association mémorielle franco-britannique, la Royal British Légion Scotland et le Girvan and district great war project, une stèle rendra prochainement hommage aux 31 marins français du “Longwy“, dans le petit cimetière de Girvan“
- Croix de Guerre 14-18 avec palme(s)
- Médaille d'Honneur des marins du commerce et de la pêche
Etats de service Marine Marchande et Marine Nationale
Courriers de son arrière-petite-fille Pascale
Internet Forum 14-18
Mr Eric Ingouf (de Quimper)
Ritchie et Lorna Conaghan (Girvan Ecosse)
Longwy
Le « Longwy » était un cargo à coque acier et propulsion vapeur construit en 1902 pour le compte de la Société des Chargeurs de l’Ouest dont le siège social était à Nantes.
Il avait été lancé le 19 octobre 1903 à Chantenay sur Loire, par la société anonyme des Chantiers Nantais de Constructions Maritimes. Immatriculé à Nantes, le 31 octobre 1903, sous le N° 64...