Adolphe François Marie, fils de François Jérôme (42 ans) chapelier et de Marie Anne Jamet (39 ans) ménagère repasseuse, voit le jour à Quimper rue du Frout.

La famille vit dans la douleur car sur les 7 naissances seuls 4 enfants survivront. Adolphe, le petit dernier, passe son enfance en compagnie de ses frères : l’ainé Jean François né le 28 avril 1889 à Scaër, Louis né à Quimper le 22 mars 1893 et Armand né le 15 octobre 1895 à Quimper. La famille s’est installée à Quimper à partir de 1892 et c’est là qu’il suit sa scolarité. La famille est encore marquée par la mort du père le 14 avril 1900. Les quatre garçons sont orphelins à respectivement 11 ans, 7 ans, 5 ans et 16 mois.  Puis survint le décès de la mère le 31 mars 1916. Il quitte l’école avec son certificat d’étude et s’exerce dans le métier de télégraphiste. Mais avec le décès prématuré de ses parents, il est placé sous la tutelle de son oncle et là il décide de s’engager pour trois ans dans la marine Nationale. Il signe son engagement à la mairie de Quimper sous le matricule N°111 370.2.

Le 26 décembre 1916, Il rallie comme apprenti marin le “2è Dépôt des équipages de la flotte“ de Brest pour recevoir son paquetage et effectuer ses classes. Elève appliqué, il embarque sur le bâtiment école “Armorique“ pour une formation d’électricien TSF. Trois mois après, breveté, il reçoit son premier grade, matelot de 3è classe le 28 juillet 1917.

Après un passage au “2è Dépôt“ de Brest puis au “4è Dépôt des équipages de la flotte“ de Rochefort, il atterrit à “Marine à Nantes“ le 27 septembre 1917 où il est mis pour emploi sur le cargo vapeur “Longwy“ comme AMBC (armement militaire des bâtiments de commerce). Ils sont dix, dans ce cas, pour armer les canons installés sur le steamer à Nantes. Le “Longwy“ quitte Nantes le 17 octobre 1917, il effectue du cabotage international, transportant du minerai de manganèse entre le port de Bilbao en Espagne et celui de Glasgow en Ecosse.

Tout est calme à bord, la météo est clémente quand dans la nuit du 4 au 5 novembre, sort funeste, le navire est torpillé par le U boot “UC 75“ dans le canal Saint Georges entre l’Ireland et l’Angleterre. Des 31 membres d’équipage, seuls les corps du capitaine Huet, celui d’Adolphe ainsi que celui du matelot Brajeul sont retrouvés. Ils sont inhumés au Donne cemetary paroisse de Girvan. Un 4éme marin fut trouvé le 8 décembre 1917, non identifié, il est inhumé dans le cimetière paroissial de Billantrae.

Le corps d’Adolphe a pu être identifié grâce à une pipe de bruyère, un mouchoir et quelques objets personnels trouvés dans ses poches.

Adolphe, célibataire, meurt à 19 ans alors qu’il a tout l’avenir devant lui. Le sort s’acharne sur cette famille car Jean François, son frère caporal au 118è RI est lui aussi Mort Pour La France, le 22 août 1914 à Maissin (Belgique).

Par jugement en date du 4 septembre 1918 le tribunal civil de La Rochelle a constaté le décès. Le jugement a été transcrit sur les registres de l’état civil de La Rochelle le 14 octobre 1918.

Par arrêté du 4 janvier 1922. JO 12/01/22, Théophile est inscrit au tableau spécial de la médaille militaire, avec la citation commune : “ Glorieusement disparu, avec leur bâtiment lors de la perte du vapeur “Longwy“, coulé le 4/11/17“. Il est décoré de la croix de guerre 14-18 avec étoile de bronze.

Inhumé à Girvan (Ecosse), son nom est gravé sur le monument aux morts 1914-1918 du carré militaire du cimetière Saint-Marc à Quimper (29).

“Grâce à la ténacité des écossais Ritchie et Lorna Conaghan (de Girvan) et le soutien d’association comme le “Souvenir Français“ du Finistère, l’association mémorielle franco-britannique, la Royal British Légion Scotland et le Girvan and district great war project, une stèle rendra prochainement hommage aux 31 marins français du “Longwy“, dans le petit cimetière de Girvan“.