Yvan André Ruppé

est né le 29 novembre 1921 à Bordeaux (Gironde (33))

Yvan Ruppé est le fils de Louis, cultivateur, et de Mélanie Palissier, sans profession. Yvan passe son enfance dans la ferme familiale à Plassac  en compagnie de ses deux sœurs et de son frère. A la fin de sa scolarité, Yvan exerce la profession de cultivateur dans la ferme familiale.

Il s’engage dans la marine le 8 avril 1939 et signe son contrat à Rochefort.

 C’est à la base navale de cette ville qu’Yvan effectue ses classes pendant un mois. Le 1er mai 1939, il part pour Brest, suivre le brevet élémentaire de chauffeur à bord du cuirassé "Paris".

Dans la marine, un chauffeur ne conduit pas des véhicules mais charge à grandes pelletées de charbon les chaudières des bâtiments de la flotte.

C’est un métier très physique et dans un environnement de chaleur et de bruit particulièrement épuisant.

Début juin 1939, notre jeune matelot rallie Toulon et embarque sur le cuirassé "Condorcet" qui sert d’annexe au "5e dépôt des équipages de la flotte".

Le 24 juin 1939, il est affecté à la batterie de DCA (défense contre avions) de Toulon.

Il assure pendant la "drôle de guerre", la défense du grand port. Des ennuis de santé en janvier 1940, le font débarquer.

Après sa convalescence, on le retrouve, début mars 1940 et pendant 8 mois, à la machine du porte-hydravions "Commandant Teste" à Bizerte puis à Mers-El-Kébir et enfin à Toulon.

C’est ensuite sur le contre-torpilleur "Chevalier Paul", de novembre 1940 à juin 1941 qu’il chargera les chaudières du bâtiment.

Un passage rapide à la Marine du Levant à Beyrouth et retour à Toulon pour quelques mois sur le contre-torpilleur "Indomptable" entre septembre 1941 et février 1942.
Le 1er février 1942, il embarque sur le croiseur "Emile Bertin" aux Antilles.

Il va naviguer dans les Antilles pendant un an et quatre mois sous le pavillon vichyste.

Le 1er avril 1942, il est promu quartier maître de 2e classe.

Le 10 mai 1943, il déserte et rejoint l’île de la Dominique, possession anglaise.

Le jour même, il se présente au bureau de recrutement des "Forces Françaises Libres" et signe un engagement provisoire  sous le matricule : 11 29 FN 43.

Les anglais vont le diriger d’abord sur New-York puis sur Halifax au Canada

De ce côté de l’Atlantique, Halifax est le grand port de liaison avec le Royaume Uni.
Le 14 septembre 1943, avec un fort contingent de français et de canadiens, il traverse l’Atlantique Nord à bord du transport de troupes "Queen Elisabeth" et débarque le 20 septembre à Greenock en Ecosse.

Les français sont immédiatement envoyés à Londres pour se présenter à la "Caserne Surcouf" des "FNFL".

Le Quartier maître de 2e classe chauffeur Yvan Ruppé, signe son engagement définitif dans les "FNFL" le 18 octobre 1943.

Il suit une période de formation "FNFL" d’abord à la "Caserne Surcouf" "puis à Portsmouth à la "Caserne Bir-Hakeim" ;  deux hauts lieux de la "France Libre".

Le 31 décembre 1943, c’est l’heure des affectations, Yvan Ruppé demande à servir au "1er Bataillon des Fusiliers Marins Commandos" du lieutenant de vaisseau Philippe Kieffer. Il est raccroché à la section en formation du lieutenant Amaury.

Le 17 janvier 1944, le mythique Camp d’Achnacarry étant bloqué par la neige, c’est au "Centre d’entraînement commando" de Wrexhamm dans le nord du pays de Galles que la section du lieutenant Amaury va souffrir.

Le programme est identique et aussi dur que celui du camp écossais.

Le 3 mars 1944, Yvan Ruppé, ayant réussi le stage, se voit décerner le fameux béret vert avec le badge n°150.

De retour, il est affecté à la "Troop n°1" de l’officier des équipages de 2e classe Guy Vourc’h.

L’entraînement intensif se poursuit. Du 27 au 30 mars, le "1er BFMC" effectue un exercice de débarquement de grande ampleur à Nairn dans le Nord-Est de l’Écosse.

A l’issue, le "1er BFMC" quitte le N°10 commando et rejoint le N°4 commando franco-anglais, commandé par le lieutenant-colonel Robert Dawson.

En avril et mai 1944, le "1er BFMC" va déménager vers Bexhill on Sea puis vers Titchefield.

Le 5 juin 1944, le commando gagne le port de Southampton. Yvan Ruppé et sa troop embarquent sur le "LCI 527" avec le Pacha, son état-major et la moitié de la section K-Gun.

A 16h30, l’armada appareille vers les côtes de Normandie.

La grande aventure commence. 
Le 6 juin 1944 à 07h30, le quartier-maître Yvan Ruppé, participe à la grande épopée du 20e siècle sur la plage de Colleville sur Orne et libère Ouistreham avec ses 177 camarades du "1er BFMC".

Pendant trois mois, Yvan sera de tous les combats, en particulier au village de Plain les 10 et 11 juin, puis aux Ecardes, au bois de Bavent près de Troarn le 16 août et enfin à l’Epine le 19 août.

Le 7 septembre 1944, le Yvan rentre en Angleterre avec son bataillon.

Fin octobre, le n°4 commando du colonel Dawson se prépare pour l’opération "Infatuate".

Yvan quitte une nouvelle fois l’Angleterre avec ses camarades pour la Belgique.
1er novembre 1944, à 04h00 du matin, La météo n’est pas bonne, les commandos français et anglais embarquent sur les LCA, petites barges amphibies, et appareillent de Breskens en Belgique.

Vers 05h30, alors que l’île sort de la nuit, les canadiens écrasent Flessingue sous un déluge d’obus tirés par deux cents cinquante canons de tous calibres.

Yvan rentre la tête dans les épaules, tout le monde est accroupi au fond de la barge, le spectacle est terrifiant.

Après une heure de navigation, les engins "beachent" sur la plage de galet devant Flessingue, au pied du moulin d’Orange.

Après avoir quitté la plage, les commandos sont violemment pris à partie par l’ennemi.

La résistance allemande est très dure, la progression est compliquée, les combats sont violents, chaque rue, chaque maison doit être visitée.

La section du d'Yvan Ruppé tient un carrefour. Tout semble calme puis d’un coup, les allemands attaquent. Ils semblent nombreux.

Les échangent de coups de feu sont violents.

C’est au cours de ce combat, le 2 novembre 1944 à Vlissingen, que le quartier-mître Yvan Ruppé s’écroule mortellement touché. Il a  22 ans.

Yvan RUPPÉ sera cité à titre posthume à l’ordre corps d’armée avec la mention :

"Volontaire pour les commandos, a participé à la campagne de Normandie en y montrant de grandes qualités d’endurance et de dévouement. Au cours du débarquement à Flessingue, le 1er novembre 1944, a fait preuve d’un courage remarquable au cours de diverses missions qui lui ont été confiées. A été tué alors qu’il défendait avec sa troupe, un carrefour très important contre une compagnie allemande."

Cette citation comporte l’attribution de la croix de guerre 39-45 avec étoile de vermeil.

Ce n’est qu’en 1952 que lui sera concédée à titre posthume la médaille militaire. 
Son nom a été donné le 06 juin 2016 à un cours de  l'"Ecole des fusiliers Marins".

Source : Ecole des fusiliers de Lorient.

Il était Quartier-maître.
Son unité : Commando Kieffer - 1942-1946
  • Médaille Militaire
  • Croix de Guerre 39-45 avec étoile (s)
  • Citation à l'Ordre du Corps d'Armée
Il est décédé le 02 novembre 1944.
Son corps repose au cimetière de Kapelle (Pays-Bas)
Son décès est inscrit à la commune de Kapelle (Pays-Bas)
Document portant la mention MPLF : Fiche Mémoire des Hommes

Commando Kieffer - 1942-1946

Ecusson-commando-Kieffer-40

La décision  d’intégrer un commando français  dans les troupes britanniques  est prise en mars1941 par le général britannique Haydon sur proposition de l'amiral Muselier, commandant des "Forces Navales Françaises Libres".

Commando Kieffer - 1942-1946
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Ruppé
Bordeaux
Gironde (33)
29 novembre 1921
HF
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Il a été décoré : Citation à l'Ordre du Corps d'Armée,Croix de Guerre 39-45 avec étoile (s),Médaille Militaire
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