Frédéric Le Mouillour Mémorial national des marins morts pour la France
 
 
 
 

Le nom du marin commence par :

Jean Louis Le Briz

est né le 05 août 1911 à Cherbourg (Manche (50))

Fils de François, Marie Le Briz, premier maître infirmier, et de Aimée, Marie, Aline Laurent, sans profession, Jean Le Briz naît le 05 août 1911 à Cherbourg (50).

Jean passe son enfance à Penzé (29).

Il est apprenti mécanicien, à l'école de spécialité de Lorient, du 11 avril 1928 au 1er avril 1930.

Il s'engage dans la Marine nationale, pour 5 ans, le 11 juillet 1928, à Lorient, puis signe trois rengagements de trois ans en 1934,1938 et 1941.

Son avancement est particulièrement brillant.

Il est matelot de 2e classe breveté élémentaire mécanicien le 1er avril 1930. Il est promu quartier-maître le 1er janvier 1931, puis quartier-maître de 1re classe le 1er juillet 1932.

Il est promu second maître de 2e classe le 1er octobre 1935, second maître de 1re classe le 1er octobre 1942 et est admis au "Cadre de Maistrance" le 6 août 1942.

Sa première partie de carrière se déroule sur des unités basées principalement en Atlantique. Il navigue, en 1930, sur le torpilleur "Forbin" en armement puis embarque une année sur l'aviso "Ancre", bâtiment de l'école de pilotage de Saint Servan. En 1932, il est affecté sur le contre-torpilleur "Aventurier" puis sur le torpilleur "Intrépide" qu'il quitte en 1934.

Il sert ensuite à "l'École navale", pendant une année au cours de laquelle il épouse Renée Bellec, à Carantec, le 12 octobre 1935. De cette union naîtra, le 9 novembre 1936, leur fille Françoise.

Ses nouvelles affectations à la mer seront, en mai 1936, le transport pétrolier "Rhone", puis en mai 1937, le cuirassé "Dunkerque". Ce navire est alors bateau amiral, basé à Brest et intégré à l'Escadre de l'Atlantique.

Il poursuit sa carrière en Indochine à partir de mars 1939. Après un embarquement de 2 ans sur la canonnière de rivière "Francis Garnier" il rejoint "l'Unité Marine Saigon" en février 1941. Très vite il navigue sur la canonnière fluviale "Avalanche". En janvier 1944, il retrouve "l'Unité Marine Saigon" après quelques mois passés sur le croiseur "Lamotte Piquet".

Lors de l'offensive japonaise, le 9 mars 1945, les unités de la marine française d'Indochine sont attaquées. Elles sont détruites ou dissoutes. Les survivants se regroupent pour tenter d'échapper aux forces ennemies, bien supérieures en nombre, et de rejoindre des éléments de l'armée. C'est ainsi que Jean Le Briz est intégré au groupe de commandement d'une compagnie de fusiliers marins formée des rescapés de "l'Unité Marine Saigon".

Le contre-amiral Romé, alors jeune officier, commande cette compagnie. Dans une lettre adressée en 1986 à la sœur de Jean Le Briz, il témoigne de ce que furent les derniers jours de son frère. Le récit qui suit s'inspire de cette lettre.

La compagnie s'évade de Thanh-Tuy-Ha (proche de Saigon) vers TanYen et prend le maquis.

Jean Le Briz prend l'initiative de sauver deux camions qui permettent aux hommes d'échapper à l'avance japonaise. A trois cents kilomètres du point de départ, la troupe est finalement bloquée et contrainte de prendre la brousse dans des conditions inhumaines.

Jean est sportif et chasseur, la brousse ne lui est pas étrangère. Il résiste donc mieux que ses compagnons à la vie dans une nature inhospitalière. Il est d'un grand secours pour le groupe, c'est ainsi que le 14 mars il traque et tue un buffle sauvage dont il ramène un quartier au camp. Ce sera le seul repas de viande en trois semaines.

Le 18 mars, il devient évident que la compagnie doit se séparer pour assurer sa subsistance. Jean Le Briz se voit confier par l'enseigne de vaisseau Romé le commandement d'un groupe. Lorsque ce dernier retrouve les survivants de cette équipe, le 14 avril, dans un camp de prisonniers, l'un d'eux lui raconte leur périple. Sous-alimentés et exténués par les marches forcées, Jean et ses compagnons subissent, en outre, les atteintes du paludisme et de la dysenterie. Jean est littéralement épuisé lorsque le 11 avril ils sont surpris par un détachement de japonais dans la région de Bu Doy. Certains peuvent s'échapper, ils sont faits prisonniers le lendemain. Jean, attardé ainsi qu'un ami qui voulait l'aider, sont rattrapés par l'ennemi et vraisemblablement tués en combattant.

L'amiral Romé souligne, dans son courrier, "le mérite et la bravoure de Jean", une "belle figure" qui a marqué la mémoire de ses compagnons.

Jean Le Briz a 34 ans lors de sa disparition, sa fille Françoise 9 ans.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Carantec.

Il était Second maître de 1re classe.
Son unité : Indochine - Coup de force Japonais du 9 mars 1945
  • Croix de Guerre 39-45 avec palme (s)
  • Citation à l'Ordre de l'Armée de Mer
Il est décédé le 11 avril 1945.
Porté disparu
Son décès est inscrit à la commune de Carantec (29)
Document portant la mention MPLF : Etat signalétique et des services

Lettre de l'amiral Romé du 11 janvier 1986 à la soeur de Jean Le Briz

Indochine - Coup de force Japonais du 9 mars 1945

Port-Saigon-1945-211

Après la défaite de la France en juin 1940, l'Indochine est seule face au Japon d'abord impérieux puis franchement agressif à partir des hostilités contre les États-Unis en décembre 1941. Jusqu'à la fin de 1944, sous l'autorité de son gouverneur général, l'amiral Decoux, elle est parvenue à se maintenir sous l'administration française et à sauvegarder sa souveraineté sans pour autant pouvoir s'opposer à la présence de l'armée japonaise, ce qui...

Indochine - Coup de force Japonais du 9 mars 1945
184076
Le Briz
Cherbourg
Manche (50)
05 août 1911
HE
NULL
Il a été décoré : Citation à l'Ordre de l'Armée de Mer,Croix de Guerre 39-45 avec palme (s)
Acte de décès 1947
D 11x15
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