C'est dans un village de pêcheurs du pays Pagan, sur la côte nord du Finistère (29), Plouguerneau, que voit le jour Sezny, Marie Laurans au foyer d'Yves Laurans, cultivateur et de Françoise Conq dans une famille de douze enfants dont il est le dixième. Il passe son enfance au lieu-dit Coat Kerivin.

A la sortie de l'école, il est aide-boulanger en compagnie de son frère Joseph. Le 1^er mars 1938, il s'engage pour trois ans au "2^e Dépôt" à Brest. Il embarque le même mois sur le cuirassé "Paris" qui appartient à l'escadre d'instruction et sert à partir de 1939 de navire d'entraînement avec le "Courbet" au sein de la"3^e Division cuirassée" de Brest. Sa formation se termine le 1^er septembre 1938 ; à cette date, matelot de 2^e classe canonnier, il fait un court séjour au "2^eDépôt" à Brest. Il est affecté, le 1^er janvier 1940, alors que la guerre est déclarée, sur le cuirassé "Dunkerque" de la force de Raid.

L'armistice est signé le 22 juin 1940. Churchill craint que la deuxième escadre et en particulier les deux bâtiments modernes que sont le "Dunkerque" et le "Strasbourg" ne tombent aux mains des Allemands. A la veille de la prise des ports français par l'ennemi, des bâtiments appareillent pour Oran. Malgré l'avis de certains amiraux britanniques, la décision est prise par Churchill et les 3 et 6 juillet 1940 l'aviation britannique attaque la flotte française à Mers el Kebir, le "Dunkerque" est visé , le 3 juillet il est touché par trente obus et s'échoue, et le 6 juillet, lors d'une seconde attaque, sa coque est éventrée, plus de 200 marins du "Dunkerque" disparaissent et parmi eux un jeune homme qui n'a pas encore 21 ans dont la mort est si douloureuse qu'elle restera , dans la famille, un sujet tabou.

Le 4 février 1952 il est cité à l'ordre du Corps d'Armée à titre posthume "Tombé glorieusement pour la France à son poste de combat." ce qui lui vaut la croix de guerre 39-45 avec étoile de vermeil ainsi que la médaille militaire qui lui est attribuée le 23 février 1952.

Son corps repose au cimetière de Mers el Kebir.

Son nom figure sur le monument aux morts de Trégarantec. (29)