Il est issu d’une famille de paysans qui, pour compléter leurs revenus , pratiquaient la pêche côtière et la chasse, comme il s’en trouvait souvent en Bretagne à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Ils vivent dans le Morbihan , au lieu-dit Landrezac, à Sarzeau, ville bordée par 65 km de plages magnifiques. Pierre voit le jour au sein du foyer de Pierre Le Boulicaut, marin de la Marine nationale et d’Annette Kerros couturière.

Comment ne pas être attiré par la Marine quand on naît si près de la mer et qu’on est le fils d’un marin qui va choisir le sort difficile mais glorieux de rejoindre l’Angleterre et les FNFL durant la Seconde guerre mondiale ? Son père sera même arrêté à Saint Pierre et Miquelon en tant que représentant du général de Gaulle par le gouverneur vichyste qui tient un moment l’île. Il recevra la Légion d’honneur et sera promu officier des équipages pour son action dans les Forces Françaises Libres. Ses oncles eurent un destin tout aussi glorieux au sein de l’armée et de la Résistance. Une rue de Sarzeau près du lieu où ils sont nés, porte d’ailleurs le nom des frères Le Boulicaut

Pendant ce temps Pierre grandit auprès de sa sœur Jocelyne et de son frère Roger. Au gré des affectations de son père, il obtient son certificat d’études primaires à Bizerte en Tunisie en 1948.

Avant de s’engager dans la Marine Nationale le 21 décembre 1950 à Bizerte, il est apprenti ajusteur, il a à peine dix-sept ans. Un avenant à l’acte d’engagement qu’il vient de signer, daté du 21 Février 1951, modifie sa spécialité et l’oriente vers l’Aéronavale. Il est d’abord affecté au "CFM d’Hourtin" puis il va passer neuf mois du 1^er mars au 16 décembre à la "SME de Rochefort" où il passe son brevet élémentaire de mécanicien moteurs avions. A cette date il est promu matelot de seconde classe et affecté à "la Base Aéronavale Lartigue" en Algérie , non loin d’Oran, à "l’Escadrille 4S " jusqu’au 1^er septembre 1952, à "la 11e Flottille" du 1^er septembre 1952 au 1^er avril 1953, et enfin à "la 6^e Flottille" jusqu’à sa disparition le 18 janvier 1954, alors qu’il vient d’être promu quartier- maître de 2^e classe.

Pierre Le Boulicaut est passager à bord du junker 52 qui vient de décoller de la base de Lartigue pour transporter à Karouba , base aéronavale en Tunisie, l’échelon d’accompagnement de la flottille 6F en déplacement sur cette base. L’appareil, pris dans de mauvaises conditions atmosphériques , reçoit l’ordre de rejoindre EL Aouina, aérodrome de Tunis, mais il percute un sommet noyé dans la brume au lieu-dit Kef El Bouha, près de Zaghouan au nord de la Tunisie. Les 4 membres de l’équipage ainsi que les onze passagers affectés à la flottille 6F périssent dans la catastrophe dont Pierre Le Boulicaut âgé de 20 ans.

Il reçoit la citation suivante :

Citation à l’ordre de la Marine Nationale par ordre n°74 – EMG/o du 7/04/1954 :

 "Jeune quartier-maître doué des meilleures qualités professionnelles et militaire. A toujours contribué par son excellent travail à la bonne marche de la 6^e Flottille. A trouvé la mort en service commandé."

Son nom figure sur le Monument aux morts de Sarzeau.