Joseph René Le Bars
est né le 19 janvier 1896 à Esquibien (Finistère (29))
Son père Jean Marie et son épouse Catherine Corre habitent au lieu-dit le Cosquer Bihan. Il est le quatrième d'une famille de 7 enfants. À 13 ans, il obtient son certificat d'études primaire et suit un stage de "Pêche et Navigation", sans doute à l'école d'Audierne.
Deux ans plus tard, il entre à "l'École des Apprentis Mécaniciens de Lorient" où il bénéficie d'une formation de forgeron et de conducteur de machines marines. Il en sort le 1er août 1914, à l'issue de 22 mois de formation au cours desquels il sera noté de manière remarquable : "conduite exemplaire", "aptitude excellente à ses fonctions d'apprenti mécanicien".
Mais le 14 août 1914, l'Allemagne déclare la guerre à la France. Intégré dans la "Brigade de fusiliers marins" de l'amiral Ronarc'h, il quitte Lorient le 17 août pour une destination inconnue. Le mois de septembre se passe en escales diverses en région parisienne : Sceaux, Saint Denis, Pierrefitte, Stains, Margency, Arnouville… Au mois d'octobre, la Brigade est affectée en Belgique pour assister l'armée belge assiégée à Anvers. Joseph Le Bars arrive à Gand le matin du 8 octobre 1914. Le premier accrochage avec les Allemands a lieu le lendemain, à Melle, coûtant à la compagnie ses deux premiers morts. Après la réussite de l'évacuation d'Anvers, il participe avec sa Brigade à l'héroique défense de Dixmude, aux cotés de Belges, de Sénégalais, de Marocains et d'Algériens. Les marins ont perdu 3000 des 6000 hommes qui composaient la Brigade. Puis le front s'installe sur les rives du fleuve côtier Yser. Les pertes sont terribles et la Brigade est mise au repos pour deux mois.
En décembre 1914, il repart vers la Belgique et ses plaines inondées. La situation sanitaire est particulièrement mauvaise. Les gaz et les attaques allemandes font des ravages dans les rangs des fusiliers marins. Du fait de son comportement, de son courage et de ses actes de bravoure, il est nommé agent de liaison puis ordonnance de l'officier commandant sa compagnie.
Il reçoit la croix de guerre avec la citation suivante : "A rempli les fonctions d'agent de liaison avec le plus grand courage. A la campagne depuis le début".
Le 1er novembre 1915, son 432e jour de guerre, Joseph Le Bars est grièvement blessé par un éclat d'obus reçu à la poitrine. C'est sous un feu nourri que le jeune homme, cantonné ce jour-là à l'arrière, en qualité de maître d'hôtel, tenta de rejoindre ses camarades restés dans la tranchée, bien que n'étant pas tenu de le faire compte-tenu de sa nouvelle affectation. Il s'est écrié "ma place est là où l'on se bat".
Il décède de ses blessures le 2 novembre 1915 ; il n'a pas vingt ans.
La médaille militaire lui est attribuée avec la citation suivante : "Mort glorieusement pour la France en faisant courageusement son devoir le 2 novembre 1915".
Enterré au cimetière de La Panne, en Belgique, son corps est rapatrié en France après la guerre et inhumé au cimetière d'Esquibien (29). Son nom figure sur le monument aux morts de cette commune.
- Médaille Militaire
- Croix de Guerre 14-18 avec étoile (s)
- Médaille commémorative de la Grande Guerre
- Citation à l'Ordre du Régiment
Fusiliers marins 1914-1918 – Bataille de l'Yser
Fusiliers marins 1914-1918 – Bataille de l'Yser
Après avoir combattu à Melle, près de Gand, pour protéger la retraite de l'armée du royaume de Belgique, puis avoir stoppé héroïquement les Allemands dans le secteur de Dixmude en octobre et novembre 1914, les régiments de la "Brigade de fusiliers marins" sont mis au repos dans le secteur...