Michel Le Guen
est né le 12 décembre 1870 à Plabennec (Finistere (29))
Michel Leguen naît le 12/12/1870 à Plabennec dans le Finistère. Son père, Yves Leguen est cultivateur au lieu-dit Kerguen de Plabennec où il vit avec son épouse Marie-Jeanne Landuré. Celle-ci lui a donné huit enfants : Jean-Louis, François, Michel, Jean-Marie, Thomas, Anne, Marguerite et Marie-Victorine.
Michel Leguen passe son enfance dans la maison familiale et fréquente l’école communale de Plabennec fondée vers 1864. Très tôt, à 12 ans, il vient travailler à la ferme de ses parents. Il exerce le métier de cultivateur avant de s’engager dans la Marine nationale.
A cette époque, la loi Cissey du 27 juillet 1872 met en place le service militaire pour tous les Français, sans remplacement. Le service national est obligatoire et dure 5 ans ou de 6 mois à 1 an, selon la méthode du tirage au sort.
Michel Leguen est engagé volontaire le 05/02/1889 dans les conditions de cette loi. Compte tenu de son âge, il est compris dans la liste de recrutement de la classe 1890. Suite à un tirage au sort défavorable, il est maintenu pour cinq ans dans l’armée active.
Il débute son service national à 19 ans comme apprenti marin mais gravit rapidement les grades de matelot puis de quartier-maître. Il est bien noté, le métier lui plait, il est breveté canonnier. A la fin de son service militaire, en 1894, il contracte un engagement de 3 ans et entame une belle carrière. Son avancement est remarquable. Il est promu quartier-maître de 1ère classe le 01/06/1896, second-maître de 2ème classe le 01/04/1903, second-maître de 1ère classe le 01/06/1904 et premier-maître de 2ème classe le 01/04/1914.
Sa carrière se déroule dans les ports de Brest, Cherbourg, Lorient, Rochefort et Toulon. Il change souvent d’affection à terre et à la mer. IL navigue sur de nombreux navires de combat : le "Trident" (frégate cuirassée), la "Dague" (aviso torpilleur), le "Neptune" (cuirassé), la "Marseillaise" (croiseur cuirassé), l’"Amiral Aube" (croiseur cuirassé), le "Jurien de la Gravière" (croiseur), le "Magellan" (transport de forçats), le "Saint louis" (cuirassé), l’"Amiral Charner" (croiseur cuirassé).
Il est embarqué sur le cuirassé "Saint Louis" quand il épouse à l’âge de 42 ans, le 23 septembre 1912, Rosalie Jeanne Quermeur à Lambézellec (Brest). Une fille va naître de cette union en 1914.
Le 28/07/1914 le premier-maître Michel Leguen embarque sur le croiseur cuirassé "Amiral Charner". Quelques jours plus tard, c’est le début de la première guerre mondiale.
L’"Amiral Charner" est en opération principalement en mer Méditerranée. Au cours d’une de ses missions entre l'île de Rouad et Port Saïd le navire est torpillé le 8 février 1916 par le sous-marin allemand "U-21" sous le commandement du lieutenant Otto Hersing (1885-1960).
L’"Amiral Charner" coule en moins de 2 minutes au large de Tyr sans pouvoir lancer de SOS. Il y a 374 morts et un survivant : le quartier-maître canonnier Cariou retrouvé sur une épave 5 jours après le naufrage. Le premier-maître Michel Leguen fait partie des disparus.
Son épouse, déjà très éprouvée par sa disparition, sera bouleversée pour toujours après le décès prématuré de leur petite fille. La famille, elle aussi, est une victime de guerre. Souvenons nous. Souvenons nous.
- Médaille Militaire
Amiral-Charner
Le croiseur-cuirassé de 4700 tonnes Amiral Charner (du type Chanzy), construit par l'arsenal maritime de Rochefort a été mis en service en 1894.
Ce vieux bâtiment a participé à la guerre navale 14/18 en Méditerranée, notamment pour la surveillance du canal de Suez, en novembre 1914.
En septembre 1915, au sein de l'escadre de Syrie, avec la Foudre, le Desaix, le D'Estrée et le Guichen...