Il est le fils de Jean Marie PERVÈS, cultivateur, et de Marie Françoise PERCHOC, cultivatrice, son épouse. Alexis est le huitième d'une fratrie de neuf enfants : (Jean-René 1911-1937), Laurent (1912-1988), François (1913- ?), Jeanne (1916-1997), Jean-François (1918-1918), Marie-Renée (1920-1970), Jean (1921-1987), Alexis (1922-1944), Alice (1929-1929).

Alexis passe son enfance à la ferme de Kerdrevor où son père exerce les professions de cultivateur et de goémonier, et sa mère de ménagère. Il fait sa scolarité à Lanildut. En 1934, alors qu'Alexis n'a encore de 12 ans, son père Jean Marie PERVÈS décède.

Le 18 juin 1940, alors qu'il n'a que 18 ans, et avant que les Forces armées allemandes occupent la pointe de la Bretagne, Alexis réussit à s'embarquer pour rejoindre la Grande Bretagne. Le 1^er juillet 1940, il s'engage à Londres dans les Forces navales française libres, comme matelot sans spécialité, sous le matricule n° 10874 FN 40. Le 25 août 1940, Alexis est affecté au 2^e Bataillon de fusiliers marins (2^e BFM), qui vient d'être créé à Liverpool. Il suit une formation militaire dans une école militaire britannique. Au mois d'octobre 1940, le 2^e BFM est transporté à Dakar, avec les Formes navales britanniques pour tenter de convaincre les autorités françaises de poursuivre les combats contre l'Allemagne ; l'opération est un échec. Les troupes des FFL débarquent en décembre 1940 à Douala, au Cameroun.

Puis il est en garnison à Pointe-Noire pour défendre les côtes du Moyen-Congo. Début 1941, il est redéployé au Cameroun, prêt à envahir la Guinée espagnole si le régime franquiste décidait d'entrer en guerre aux côtés des Forces armées allemandes. Le 1^er avril 1941, Alexis après avoir obtenu la qualification de breveté fusilier, est nommé matelot de 2^e classe dans la spécialité fusilier.

En novembre 1941, le 2^e BFM part pour le Levant, où il est chargé de la défense côtière devant Beyrouth au Liban.

En août 1942, Alexis est affecté au 1^er Bataillon de fusiliers marins, qui est intégré à la 2^e Brigade française libre (1^re BFL), qui est en reformation en Egypte.  La 1^re Division française libre comprend alors la 1^re BFL et la 2^e BFL. Le 1^er BFM a été renforcé pour former le 1^er Régiment de fusiliers marins qui est intégré dans la 2^e BFL. C'est dans cette composition que la 1^re Division de la France libre est appelé le 18 avril 1943, pour rejoindre d'urgence la 8^e Armée Britannique pour porter le coup de grâce aux forces de l'Axe en Tunisie. Le 1^er mai 1943, la 1^re DFL prend position sur le versant sud du massif du Zaghouan. La 1^re Brigade attaque le Djebel Garci, et la 2^e Brigade, le village de Takrouna. Les Français libres prennent part au défilé de la victoire à Tunis, mais c'est l'époque où l'Afrique du Nord est déchirée par des courants d'opinion politique variés. Si les troupes nord africaines ont repris le combat au côté des Alliés, elles sont loin d'avoir épousé l'esprit Français Libre.

Pendant deux mois, les deux brigades de la 1^re DFL, encore indésirable, doivent retourner en Lybie. Après cette période de mise à l'écart, les Français libres ont enfin droit de cité en Afrique du nord. La 1^re BFL va au Maroc pour recevoir les matériels, armements et équipements aux normes américaines pour former la 2^e Division blindée (2^e DB). La 2^e BFL, comprenant le 1^er BFM devenu le 1^er Régiment de fusiliers marins, rejoint Naboul-Soliman en Tunisie pour recevoir les matériels, armements et équipements aux normes américaines pour former la 1^re Division d'infanterie motorisée (1^re DIM).

Le 1^er avril 1944, Alexis PERVÈS est promu quartier-maître fusilier.

Après une longue période d'entrainement en Tunisie, la 1^re Division d'infanterie motorisée, forte de 18000 hommes, est intégrée dans Forces armées alliées, commandé par un état-major anglo-américain. Les troupes alliées embarquent à destination de Naples pour prendre part à la campagne d'Italie qui va durer du 9 mai au 21 juin 1944. Par ordre du 12 décembre 1944, Alexis PERVÈS est cité à l'ordre de la division en ces termes : "Conducteur de char, calme, sérieux et courageux. Présent dans tous les combats de la FRANCE LIBRE depuis 1940. Blessé à son poste de combat lors de l'avance du 13 mai 1944 sur le GARIGLIANO (Italie)". Cette citation comporte la Croix de guerre avec étoile d'argent.

Les combats terminés, les troupes alliées se rassemblent à Tarente au sud de l'Italie, et se complètent pour préparer le débarquement en Provence les 15 et 16 août 1944. Les troupes alliées libèrent les villes de Toulon le 25 août, et la ville de Lyon le 3 septembre. Le 12 septembre 1944, les troupes alliées, débarquées en Provence, et celles débarquées en Normandie se rejoignent en Bourgogne pour former un front continu qui a pour mission de repousser les forces ennemies

La 1^re DIM (ex DFL) prend part aux combats dans les secteurs de Lyoffans, Clairegoutte et Ronchamp au pieds des Vosges du 17 au 25 septembre 1944.

Le 2 novembre débute l'offensive sur le ballon d'Alsace en Territoire de Belfort.

A cette époque, le quartier-maître Alexis PERVÈS est conducteur d'un char léger de reconnaissance dans le 1^er Escadron du 1^er RFM. L'escadron est commandé par le lieutenant de vaisseau BARBEROT. L'équipage du char n° 115, dépendant du peloton de l'aspirant FAURE, est formé de trois personnes : le SM COPPENRATH, chef de char, le QM PERVÈS Alexis, pilote, le matelot FONTAINE Marceau, tireur au canon et radio, et le matelot PIERSON Robert, pourvoyeur en munitions.

Le 22 novembre, l'offensive pour libérer le village Grosmagny, occupé par l'ennemi, débute avec des éléments du 1^er RFM, des Bataillons de marche (BM24 et BM5) et le 11^e Régiment de cuirassiers. Le 23 novembre, les Forces alliées sont repoussées.

Le 24 novembre, les troupes alliées progressent vers Grosmagny, sur une ligne qui s'étire de Vescemont et Rougegoutte, au Nord, à Chaux et Valdoie au sud. Le peloton FAURE, pourvu de quatre chars, et de l'infanterie qui l'accompagne, quittent Rougegoutte en direction de la chapelle du Grippot, qui se trouve sur la colline, par un chemin forestier, alors que le peloton BOKANOWSKI et des éléments d'infanterie empruntent la route départementale n° 12. Le peloton FAURE descend ensuite vers le village de Grosmagny. Le char n° 115, au moment où il s'apprête à tirer vers un groupe de soldats ennemis sur la gauche, reçoit un tir d'arme portative anti-char. Le tireur allemand est à moins de 20 mètres de la cible. Il est caché de l'autre côté de route au pignon café du Cheval Blanc qui se situe au croisement du chemin venant du Grippot en direction de Belfort et la route départementale n°12 qui relient Rougegoutte à Rougemont. Le blindage du char est perforé par le projectile, et s'enflamme aussi tôt. Le chef de char et le tireur ont le temps de sortir à temps, mais le pilote Alexis PERVÈS est mort brulé, à son poste de combat, ainsi que le pourvoyeur en munitions Robert PIERSON.

L'acte de décès d'Alexis PERVÈS est dressé le 29 novembre 1944 par le commissaire de marine, officier d'état-civil du 1^er Régiment de fusiliers marins, stationné temporairement sur la commune de Chaux en Territoire de Belfort. L'acte a été transcrit le 11 août 1948 à la mairie de Lanildut (Finistère).

Lors des combats pour la libération du secteur de Grosmagny, la 1^re Division avait perdu 24 combattants. Les dépouilles de tous ces soldats et marins avaient été inhumés provisoirement au cimetière de Grosmagny. Le corps d'Alexis PERVÈS avait été rendu à la famille et inhumé au cimetière de Lanildut.

Le nom d'Alexis PERVÈS est inscrit sur le monument aux morts de la commune de Lanildut, et une plaque mémorielle est apposée sur le monument aux morts de Grosmagny portant les noms des 24 militaires de la 1re DMI tués lors de l'offensive des alliés dans le secteur.