Jean LE VOGUER
est né le 06 janvier 1924 à Tréguidel (Côtes-d'Armor (22))
Jean, fils de François cultivateur (32 ans) et de Jeanne Marie Hélary ménagère (31 ans), voit le jour au domicile familial à Tréguidel à la “ville aux gallais“.
Il grandit dans une fratrie de huit enfants dont il est le deuxième, comprenant François, Jean donc, Emile, Paul, Marie, Simone, André et Annick. Hélas Emile décède à deux ans et demi.
Toute la famille est épanouie dans cette ville de 650 âmes. Jean fréquente l’école de la commune et obtient son certificat d’étude. Il désire devenir apprenti coiffeur, mais son patron, inquiété par son intrigante personnalité, lui refuse le poste.
De dépit, il s’engage alors dans la Marine nationale pour 5 ans, sous le matricule B.40.1293, le 1er avril 1940. Il rallie le bâtiment école “Armorique“ ex-bâtiment hôpital où il suit les cours de gabier. Breveté et promu Matelot de 2è classe, avec sa bonne note de sortie de cours, il embarque pour 2 ans le 1er novembre 1940 sur le cuirassé “Océan “. De là, il reçoit le 1er janvier 1942, comme affectation, le torpilleur “Tramontane“ à Toulon.
Il rallie Oran avec l’escadre. Arrivé la veille, il appareille le 8 novembre 1942, destination Arzew et alors que le torpilleur franchit les passes, il est attaqué au canon par le croiseur “HMS Aurora“ et plusieurs destroyers anglais. Le “Tramontane“, qui appartient à la “7è division de torpilleurs“, commandé par le capitaine de Frégate de Feraudy, est “perdu au combat dans une lutte inégale contre les navires alliés dans l’opération “Torch“ ou “guerre des trois jours“. “ Tout est perdu fors l’honneur“. Le commandant est tué à la passerelle et Jean “le gabier“ est également touché à son poste de combat. De même perdent la vie, 19 autres membres d’équipage, en majorité des radios, soit au total 21 membres d’équipage. Avec cet obus, la tourelle avant est inopérante mais le “Tramontane“ se défend avec sa seule tourelle arrière causant des dégâts aux bateaux anglo-américains. La “Tramontane“ désemparée, en feu et avec une voie d’eau, s’échoue sous le Cap de L’Aiguille.
Evacué sur le torpilleur “Typhon“, Jean meurt à 20h00 à l’hôpital militaire “Baudens“ (3 rue du médecin-major Robert) à Oran. Son acte de décès est dressé le 8 novembre 1942 à Oran.
Cité par ordre N°38 FMM/CAB du 25/12/42 à l’ordre de l’Armée de Mer : “Au cours de l’attaque de l’Afrique du Nord, le 8/11/42 par des forces anglo-américaines très supérieures a combattu jusqu’au sacrifice total donnant à tous un exemple de courage et d’abnégation.“
Médaillé militaire (J.O du 23/02/1952) et titulaire de la croix de guerre 39/45 avec palme (notifié par N°15/4/M/57/Déco du 23/02/1955.
Jean, célibataire, alors promis à un bel avenir meurt à 18 ans 10 mois et un jour, laissant toute sa nombreuse famille dans un désarroi cruel.
Son nom figure sur le monument aux morts de Tréguidel et sur la plaque commémorative de l’église Saint-Gwenaël de Tréguidel.
- Médaille Militaire
- Croix de Guerre 39-45 avec palme (s)
ESS