Pierre Marie est le fils d'Yves Marie LE GROSSEC, laboureur, et de Marie HENAFF, couturière, son épouse, demeurant ensemble à Plouguiel. Pierre fait sa scolarité à Plouguiel.

A l'issue de sa formation de lieutenant mécanicien, il intègre la Marine marchande comme inscrit maritime, au quartier de Tréguier, sous le numéro matricule 21683 – Tréguier. Puis, il embarque sur les navires de commerce de la Nouvelle Compagnie Havraise Péninsulaire de Navigation (NCHP), immatriculée au port du Havre (Seine-Maritime). Elle assure le transport des marchandises entre les ports de l'Europe et les pays d'Afrique qui bordent l'océan Indien et l'Atlantique sud.

Pierre se marie le 28 novembre 1937 à Plouguiel avec Emilie LE MARREC.

Le 30 juin 1941, alors que Pierre est embarqué comme officier mécanicien sur le cargo "Ville de Tamatave", le bâtiment est arraisonné par les Forces maritimes britanniques de la Royal Navy, au large des îles de l'Ascension, située en Atlantique sud au large du Libéria. Le navire français est confisqué et ramené avec son équipage en Grande-Bretagne. Les membres de l'équipage qui acceptent de continuer la lutte pour combattre les Forces armées allemandes, peuvent rester à bord. Les autres sont autorisés à rentrer en France occupée. Pierre signe un engagement dans les Forces navales françaises libres (FNFL) à Londres en octobre 1941. Le cargo "Ville de Tamatave" reçoit un armement d'artillerie, et des éléments d'une unité de fusiliers marins. Le navire est utilisé par les Forces navales britanniques pour le transport d'armes et munitions, et de transport de troupes d'infanterie.

Le 24 janvier 1943, alors que bâtiment navigue en Atlantique au départ du port de Cardif au Pays de Galles (Royaume-Uni), à destination de New-York aux État Unis, sous pavillon britannique, il est pris dans la tempête à 500 milles nautiques du cap Race, de l'île de Terre-Neuve. Le navire subit une avarie de gouvernail qui entraine la rupture du safran. Le bâtiment n'est plus maître de la manœuvre, il chavire et coule entrainant la perte du navire et de l'ensemble de l'équipage, dont Pierre LE GROSSEC.

Un jugement est rendu le 28 novembre 1945, par le tribunal civil de première instance du Havre. Il est transcrit le 12 janvier 1946 sur les registres de décès de la mairie de la commune de Plouguiel, avec la mention "Mort pour la France". Le nom de Pierre LE GROSSEC est inscrit sur le monument aux morts de la commune de Plouguiel (Côte d'Armor).