Fils de Joseph Marie Troadec, officier d’administration, à ce moment-là en poste à Orléans, et de Marguerite Teurnier, il naît à Plougasnou, berceau de sa famille maternelle, au Vieux Moulin où le grand-père qui était alors maire du village était propriétaire. Plougasnou est une petite station balnéaire du Trégor, proche de Morlaix dans la baie de Lannion.

  Il est l’aîné d’une fratrie de quatre enfants, viennent en effet bientôt le rejoindre en 1914 Louis, puis deux filles Adèle en 1916 et Marguerite en 1922.

Il s’engage dans la marine pour 6 ans à Lorient en 1933, il est immédiatement versé à "l’Ecole Navale "en septembre de la même année. Il suit sa formation d’officier jusqu’au 1^er octobre 1935 et embarque sur le croiseur école "Jeanne d’Arc" pour la parfaire au cours de la traditionnelle campagne d’application jusqu’au 1 er octobre 1936. C’est comme enseigne de vaisseau de 2^e classe qu’il embarque sur le cuirassé "Bretagne" du 1^er octobre 1936 au 7 avril 1937, ce bâtiment qui avait rejoint "la 2^e division de la 2^e escadre "était basé alors à Brest. Six mois plus tard, alors qu’il est promu enseigne de vaisseau de 1^ere classe, il est brièvement affecté sur l’aviso "Arras "qui assure la défense littorale, jusqu’au 22 août 1937. C’est au cours de cet embarquement qu’il épouse, à Lunéville, Yvette Roth en juillet 1937. Par la suite il va appartenir au "Groupe austral boréal" basé à Lorient puis monte à bord du transport "Austral "de la défense littorale jusqu’en janvier 1939. Il change d’affectation et embarque sur le pétrolier "Rhône" lui aussi basé à Brest. Mais la Seconde Guerre mondiale éclate et après un court poste à terre à Brest, en janvier 1940, il rejoint Cherbourg.

En mai 1940 les troupes allemandes avancent vers Dunkerque, le 24 et 25 mai Hitler leur ordonne de stopper leur avance sur cette ville pour permettre son bombardement par la Luftwaffe ; les troupes alliées sont alors regroupées dans cette ville, ces deux jours permettent aux troupes alliées de se repositionner autour de La ville, ainsi de résister et rendre possible l’embarquement des troupes vers la Grande-Bretagne mais l’ordre inverse est donné le 26 mai par les Allemands. Alors est lancée par les alliés l’opération Dynamo qui durera du 26 mai au 3 juin 1940 et cela dans la plus grande confusion. Ordre est donné par l’amirauté aux amiraux Abrial et Platon d’évacuer Dunkerque. Le 22 mai 1940, deux vedettes rapides dont la" VTB24" que commande Guillaume Troadec, se dirigent vers les lieux de l’évacuation de ce que l’on va appeler la poche de Dunkerque. Un courrier du quartier-maître timonier Louis Beuzit retrouvé  dans les archives d'une sœur de Guillaume Troadec, daté du 22 décembre 1940, suite à un appel à témoignage­ passé par sa famille dans le Télégramme de Brest le 4 août 1940) fournit un témoignage sur le sort de Guillaume Troadec durant cette période troublée. Le bâtiment arrive vers Boulogne le 23 au matin vers 5 heures et reçoit l’ordre de longer la côte jusqu’à Vimereux pour voir si les Allemands y sont, présence confirmée par des tirs d’obus, retour alors vers Boulogne, la vedette ne peut récupérer les hommes qui se trouvent sur la digue en effet la ville est couverte d’une épaisse fumée blanche d’obus fumigènes ; la vedette tente une nouvelle fois de tirer sur les positions allemandes le long de la côte puis a pour mission de se rendre vers Dunkerque toujours occupée par les troupes alliées afin d’assurer la liaison Dunkerque  Douvres  sous les tirs de l’aviation allemande. La vedette subit quelques dommages mais assure sa mission. Dans la nuit du 28 au 29 mai, la vedette vient d’arriver de Douvres, devant la pluie d’obus, ordre est donné de repartir mais la vedette heurte l’épave d’un cargo, la coque est touchée, l’eau pénètre dans le bâtiment, des secours arrivent vers 5 heures et à 7h30 elle est remorquée jusqu’à Douvres.

Le 2 juin Guillaume Troadec reçoit l’ordre de se préparer à appareiller avec une vedette de la R.A.F pour se rendre à l’évacuation de Dunkerque. Est-ce un pressentiment ? Il remet deux messages l’un pour Lunéville et l’autre pour Plougasnou puis il embarque sur la première des deux vedettes affrétées par les Anglais. Le quartier-maitre Beuzit relate le témoignage oral d'un S/m fusilier qui était présent sur la deuxième vedette" Elles partent vers 16 heures, vers 17h30 près de Calais des avions ennemis surgissent, le commandant Troadec est à la mitrailleuse ; les bombes encadrent les vedettes, l’une tombe sur la première, qui se redresse puis pique du nez ; le commandant n’est plus " Son souvenir restera à jamais en nous. Tout son équipage l’aimait et avait en lui la plus grande confiance car c’était un homme juste et un excellent marin" conclut le quartier-maître Louis Beuzit dans son courrier.

Citation :"Commandant de la VTB24 a toujours donné en toutes circonstances l’exemple de la plus grande bravoure. Sa   vedette étant en avarie à la suite de bombardement, a effectué une mission à Dunkerque sur une vedette anglaise et a disparu le 2 juin dans l’accomplissement de ses devoirs. »

Le 2 juin 1940 est la date attestée par le site mémoire des hommes et des documents archivés à Vincennes

Guillaume Troadec est titulaire de la Légion d’honneur et de la Croix de guerre avec palme

Son nom figure sur le monument aux morts de Plougasnou.