Frédéric Le Mouillour Mémorial national des marins morts pour la France
 
 
 
 

Le nom du marin commence par :

François Marie Scrille

est né le 07 juin 1908 à Goudelin (Côtes-d'Armor (22))

La famille de François Scrille est originaire des Côtes d’Armor (22), dans les environs de Lanvollon, à une quinzaine de kilomètres à l’ouest de la baie de Saint-Brieuc. Son père, Joseph, est agriculteur, et, avec son épouse Marie Thérèse, née Poulouin, ils tiennent une ferme au lieu-dit Kermovézen sur la commune de Gommenec’h.

François qui a deux frères aînés, Pierre (né en 1902) et Yves (né en 1904), a tout juste 9 mois quand son père décède brutalement, en février 1909. Sa mère fit face courageusement à cette situation dramatique, mais ne put faire autrement, et quand ce fut possible, que de placer ses fils en pension à l’école des Frères de Lanvollon afin de préparer au mieux leur avenir.

Pour François, attiré par le grand large, cet avenir passera par la Marine nationale.

Muni du précieux sésame que constituait, à l’époque, le certificat d’études primaires, et ayant atteint l’âge légal prévu (15 ans et 9 mois) il entre, avec l’accord de sa mère, comme mousse, le 6 avril 1925, à l’"École des Apprentis Marins" installée alors sur le bâtiment "Armorique" ancré en rade de Brest. Puis, après une période probatoire de 3 mois, il contracte, le 8 juillet 1925, un engagement de 5 ans pour compter de sa sortie de l’école ; pour les "sujets dits d’élite", et c’était apparemment le cas pour François, cette sortie avait lieu au bout de 18 mois, mais pour d’autres, elle pouvait être prorogée jusqu’à 2 ans en fonction des possibilités d’admission dans telle ou telle spécialité.

Le 1er octobre 1926, ayant obtenu le brevet élémentaire d’électricien sur le cuirassé "Patrie", devenu navire école, il est désigné pour le croiseur "Lamotte-Picquet" qui vient d’entrer en armement définitif après essais à Lorient.

Durant les 3ans et 8 mois que durera l’affectation de François sur ce bâtiment, le "Lamotte-Picquet" effectuera de nombreuses missions de présence sur les côtes d’Atlantique est, des Antilles et d’Amérique du sud, mais aussi des missions de représentation, au plus haut niveau de l’état, en particulier :

En mai 1927, pour accompagner le Président de la République, monsieur Gaston Doumergue à Londres, à l’occasion d’une visite officielle au roi Georges V,

Le 3 juillet 1928 pour la revue navale du Havre destinée à montrer au monde, par la présence de 76 bâtiments de combat et de nombreux aéronefs, la renaissance de la Marine française,

Le 10 mai 1930, pour la revue navale d’Alger, à l’occasion des fêtes commémorant le centenaire du rattachement de l’Algérie à la France.

Par ailleurs, il sera aussi présent au port de Sciacca en Sicile, le 5 novembre 1927, pour l’inauguration d’un monument à la mémoire des victimes du dirigeable de la Marine "Dixmude" englouti avec 50 marins dans la nuit du 21 décembre 1923, ainsi que pour l’évacuation d’une partie de l’équipage et des officiers-élèves du croiseur d’application "Edgar Quinet" qui s’était échoué près d’Oran en janvier 1930.

Le "Lamotte-Picquet" sera par la suite basé à Toulon et François, qui, pendant son affectation avait été promu au grade de quartier maître de 1re classe le 5 mai 1929, puis de second-maître le 1er octobre de la même année, débarque du croiseur le 1er juin 1930. Il rallie alors le cuirassé "Condorcet" devenu, à Brest, navire-école pour électriciens et torpilleurs, avant de compléter sa formation de spécialité à Toulon sur le cuirassé "Paris", et obtenir, le 1er octobre 1933, le brevet supérieur d’électricien.

Mais auparavant, le 18 mars 1933, il a épousé Pauline Poins, originaire comme lui de Goudelin, et, un an plus tard, une petite fille, Christiane, vient faire le bonheur du couple, alors que François sert sur le torpilleur "La Palme" de la "7e Division de torpilleurs" basée à Toulon.

Cette affectation sera de courte durée (9 mois), car il est volontaire pour orienter sa carrière vers la "sous-marinade".

Après une courte période d’adaptation à la "Flottille des Sous-Marins de la 3e région" à Lorient, pour suivre le Cours de Navigation Sous-Marine, il est désigné pour celle de la 1re Région à Cherbourg, et, à partir du 14 décembre 1934, fait partie de l’équipe chargée de suivre les travaux de mise au point et de conduite des essais du sous-marin de 600 tonnes "Minerve" qui a été mis à flot le 23 octobre de la même année. Ces essais dureront jusqu’au début octobre 1936, et à la mise en service du bâtiment, François est désigné pour un sous-marin plus important (1500 tonnes), le "Sidi-Ferruch".

Lancé à Cherbourg le 9 juillet 1937, ce bâtiment est admis au service actif le 1er janvier 1939, et intègre à Brest, après sa mise en condition opérationnelle, la "8e Division de Sous-Marins" comprenant également l’"Agosta", le "Béveziers" et le "Ouessant".

Mais à l’approche de la Seconde Guerre Mondiale, nos alliés britanniques qui étaient, pour une part non négligeable, dépendants des ressources pétrolières proches du Venezuela pour leur approvisionnement en hydrocarbures et craignaient une action allemande de vive force sous forme d’un débarquement près du détroit des Bouches du Serpent qui sépare l’île de Trinidad du delta de l’Orénoque, demandent le concours des sous-marins océaniques français réputés pour leur robustesse afin de sécuriser la zone.

Le "Sidi-Ferruch" et le "Bévéziers", qui constituent alors la "4e Escadrille" de cette "8e Division", sont envoyés les premiers aux Antilles pour patrouiller autour de Trinidad. On peut penser que cette présence (réitérée ensuite par d’autres sous-marins français) sera suffisamment dissuasive car il n’y aura pas de tentative de débarquement ennemie. Et, en février 1940, le "Sidi-Ferruch" et le "Bévéziers" recevront l’ordre d’escorter des convois entre Halifax (Canada) et Liverpool (Grande Bretagne), avant de rallier Brest qu’ils atteindront séparément le 27 mars et le 20 avril.

Puis survient la débâcle et, le départ de Brest, le 18 juin 1940, de tout ce qui peut flotter, pour ne pas tomber entre les mains des Allemands

L’armistice est signé le 22 juin 1940.

Après une courte période d’entretien, le "Sidi-Ferruch" est envoyé à Casablanca (Maroc) où il retrouve le "Bévéziers", ainsi que le "Casabianca" et le "Sfax", l’ensemble constituant, à nouveau, la "2e Division de Sous-Marins". Les bâtiments patrouillent à tour de rôle le long des côtes, assurant une permanence en stationnant à Dakar et dans différents ports d’Afrique Occidentale Française et d’Afrique Équatoriale Française pour soutenir l’autorité de l’État Français dans les pays riverains, car la tragédie de Mers-el-Kébir (3 juillet 1940) a considérablement bouleversé les rapports entre  les alliés" qui se battaient en "frères d’armes" la veille en mer de Norvège et se retrouvaient le lendemain "adversaires" sur les côtes d’Afrique.

Le 25 septembre, au retour d’une de ces patrouilles, le "Sidi-Ferruch" qui fait route vers Dakar est bombardé par des éléments britanniques qui venaient d’attaquer la ville ("Opération Menace"), et doit plonger pour leur échapper.

Le 9 mai 1941, ayant accompli le temps de présence sur zone qui leur était assigné, le "Sidi-Ferruch" et le "Casabianca", quittent Casablanca et rejoignent Toulon, où, pour satisfaire aux clauses de la Convention d’armistice, ils sont provisoirement désarmés.

À partir d’avril 1942, le "Sidi-Ferruch" est progressivement réarmé puis envoyé à nouveau à Casablanca où il arrive le 7 novembre 1942, à la veille de l’attaque anglo-américaine ("Opération Torch"). Le lendemain, alors qu’il revenait de l’état-major où il s’était rendu pour recevoir les ordres, le capitaine de corvette Laroze, commandant du sous-marin, est sérieusement blessé par les éclats d’une bombe. Son second, le lieutenant de vaisseau David prend le commandement, appareille et plonge, mais le sous-marin devant nécessairement faire surface au bout d’un certain temps pour recharger les batteries ; il est repéré par un avion américain et coulé, en dépit de la proclamation du cessez-le-feu.

Il n’y aura aucun survivant.

Comme les 66 membres de l’équipage, le maître électricien François Scrille sera cité à l’ordre de l’Armée de mer en ces termes :"Engagé à fond avec son bâtiment contre des forces adverses très supérieures, au cours des événements d’Afrique du Nord, en novembre 1942, a fait preuve d’un total esprit de sacrifice. A glorieusement disparu en combattant".

Il a été promu au grade de premier-maître le 16 décembre 1942.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Gommenec'h ainsi qu'au Mémorial national des sous-mariniers à Toulon.

Un mois et demi avant ce drame, le 21 septembre 1942 naissait Yvon, le fils de François ; avec sa sœur, Christiane, ils ont été déclarés "adoptés par la nation".

Il était Premier maître.
Son unité : Sidi-Ferruch
  • Légion d'Honneur (chev.)
  • Médaille Militaire
  • Croix de Guerre 39-45 avec palme (s)
  • Citation à l'Ordre de l'Armée de Mer
Il est décédé le 09 novembre 1942.
Porté disparu
Son décès est inscrit à la commune de Gommenec'h (22)
Document portant la mention MPLF : Acte de décès 1947/6
  • Service Historique de la Défense de Brest
  • Les sous-marins français (1918-1945) par le CV (R) Claude Huan
  • Les sous-marins de 1500 tonnes par Claude Picard

Sidi-Ferruch

16

Basé aux Antilles, il rejoint Halifax puis l'Afrique. Désarmé à Toulon de septembre 1941 à avril 1942, il regagne l'A.O.F. puis le Maroc. Ce sous-marin se trouvait à quai à Casablanca le 9 novembre quand le port a été attaqué par la task-force 34, anglo-américaine. Le capitaine Laroze, à terre, a été gravement blessé et 6 hommes à bord du navire tués ou grièvement atteints. L'officier en second, lieutenant de vaisseau David a alors fait appare...

Sidi-Ferruch
184376
Scrille
Goudelin
Côtes-d'Armor (22)
07 juin 1908
HE
NULL
Il a été décoré : Citation à l'Ordre de l'Armée de Mer,Croix de Guerre 39-45 avec palme (s),Légion d'Honneur (chev.),Médaille Militaire
Acte de décès 1947/6
B 15x21
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