Frédéric Le Mouillour Mémorial national des marins morts pour la France

Pierre Marie Le Corre

est né le 08 octobre 1893 à Arzon (Morbihan (56))

Fils de Joseph Marie Le Corre, marin, et de Angéline Savary, ménagère, Pierre naît le 8 octobre 1893 au Bourg-Neuf en Arzon, commune du Morbihan dans la région Bretagne, située à l’extrémité de la presqu’île de Rhuys, bordée au nord par le golfe du Morbihan, au sud par la baie de Quiberon, partie occidentale de Mor braz (grande mer) et à l’est par la commune de Saint-Gildas-de-Rhuys. Elle comporte deux stations balnéaires bien réputées : Port-Navalo et Le Crouesty.

Après avoir navigué au commerce et à la petite pêche en qualité de mousse puis de novice durant quatre années, Pierre devient inscrit maritime définitif le lendemain de ses dix-huit ans. Il navigue sur des caboteurs qui sillonnent les côtes de l’Atlantique et de la Manche, de Bordeaux à Rouen.

 

Le 12 janvier 1914, il est incorporé dans la Marine nationale pour effectuer son service militaire au "3e Dépôt" à Lorient. Il y demeure jusqu’au 27 août où il rejoint le 2e bataillon de marche du "2e Régiment de marins" à Cherbourg.

En 1914, à la déclaration de guerre, le département de la Marine met ses marins, qui ne sont pas indispensables à sa mission maritime, à disposition de la défense terrestre. Ainsi, pour les fusiliers, deux régiments à trois bataillons seront mis sur pied courant du mois d’août pour former une brigade sous les ordres de l’Amiral Ronarc’h. Initialement, cette "Brigade de fusiliers marins" avait été constituée pour renforcer les moyens de la police de Paris. Venant des dépôts de Paris, Lorient, Rochefort, Brest, Cherbourg et Toulon, ce sont des marins récemment mobilisés dans la flotte. Parmi eux, 600 apprentis marins, très jeunes, qui vaudront aux fusiliers le surnom donné par les parisiens de "demoiselles aux pompons rouges".

En octobre, les allemands menaçant d’anéantir les défenses belges, la brigade quitte Paris pour aider l’armée belge à se replier vers la France et défendre Dunkerque. Les 9, 10 et 11 octobre, les fusiliers marins se battent à Melle, près de la ville de Gand en Belgique, puis, après une marche forcée, arrivent à Dixmude (Belgique) le 15 octobre. Le lendemain, vers 16 heures, les combats pour la possession de Dixmude commencent et opposent 6000 marins français et 5000 soldats belges à 30000 combattants allemands. Le 24 octobre, les allemands sous les ordres du Prince de Wurtemberg déclenchent l’attaque générale. Le 26 octobre, la "Brigade des fusiliers marins" est renforcée par le "3e Bataillon de tirailleurs sénégalais" (B.T.S.) du Maroc et le "1er B.T.S." d’Algérie.

Par ordre du 26 octobre 1914, Pierre est cité à l’ordre de l’armée (brigade des fusiliers marins) pour le motif suivant : "A fait preuve de la plus grande vigueur et à montrer du dévouement dans la défense d’une position stratégique très importante".

 

Le 28 octobre, suite à une décision du roi Albert 1er de Belgique, pour sauver la situation sur le front de  l’Yser, les belges ouvrent les vannes et inondent la rive gauche de l’Yser, faisant de Dixmude une presqu’île artificielle. Le 10 novembre, après d’âpres corps à corps qui se terminent souvent à la baïonnette et au couteau, les défenseurs  quittent la ville en flamme et repassent sur la rive gauche de l’Yser. Les marins font de cette rive un bastion infranchissable. Pendant six jours et six nuits, les allemands continuent de bombarder les positions des fusiliers marins. Ils tentent de percer à n’importe quel prix, lançant des assauts aussi meurtriers qu’inutiles contre le fleuve. Epuisés, les fusiliers marins sont enfin relevés le 16 novembre 1914 par une brigade d’infanterie. L’offensive allemande était définitivement stoppée depuis la veille.

Les fusiliers marins s’étaient engagés à tenir Dixmude pendant quatre jours, ils auront tenu trois semaines. Cette bataille aura coûté côté allemand 10000 morts et 4000 blessés. Les pertes au sein de la "Brigade de fusiliers marins" sont aussi terribles : plus de 3000 hommes morts, blessés ou disparus.

Le 11 janvier 1915 à Dunkerque, devant tous les rescapés, le président de la République Raymond Poincaré accompagné du ministre de la Marine, Victor Augagneur, remet solennellement à l’amiral Ronarc’h le drapeau des fusiliers marins dont la garde est confiée au 2e régiment. Fin janvier 1915, la brigade s’installe à Nieuport où débute la bataille de l’Yser.

En novembre 1915, le gouvernement français décide de dissoudre la " Brigade de fusiliers marins " et d’employer les fusiliers marins dans la lutte contre les nouvelles menaces constitués par les sous-marins Le 10 décembre 1915, le rôle de la "Brigade des fusiliers marins" est clos. Durant les seize mois de son existence la brigade a perdu, en tués, blessés ou disparus, 172 officiers, 346 officiers mariniers et environ 6000 quartiers maîtres et matelots.

 

Après un nouveau séjour au "3e Dépôt" entre décembre 1915 et février 1916, le matelot de 2e classe manœuvrier Pierre Le Corre rallie le cuirassé "Danton" au début du mois de mars 1916. Cette unité, qui fait route de Toulon vers Corfou (Grèce) pour se joindre au blocus du canal d’Otrante, est attaquée par un U-Boot de la Marine impériale allemande, le "U-64", le 19 mars 1917, vers 13 heures, au large des côtes de la Sardaigne (Italie). Deux torpilles touchent la coque par l’avant et par le milieu, le navire coule en 45 minutes entraînant dans sa perte 296 marins au total sur les 946 membres d’équipage et 155 passagers marins.

Pierre est l’un des rescapés de cette tragédie et rejoint, à son retour en métropole, le "3e Dépôt" à Lorient avant de gagner la "3e Escadrille de patrouille" à Bizerte (Tunisie) fin septembre 1917. Il est promu au grade de quartier-maître de 2e classe en juillet 1918.

Pierre épouse Maria Félicité Couédel le 5 novembre 1918 à Arzon.

 

Il séjourne en Afrique du nord jusque mi-mars 1919, et après un dernier passage au "3e Dépôt", il quitte le service de la Marine nationale le 14 mai 1919.

Pierre retourne alors naviguer au commerce et obtient le diplôme de patron au bornage en date du 18 octobre 1919.

Il embarque au long cours, au cabotage, à la pêche au large, à la petite pêche en qualité de second, lieutenant, 2e lieutenant, patron, maître d’équipage et même matelot, écumant les ports bretons, normands, aquitains et méditerranéens.

Depuis le 17 juillet 1941, il occupe les fonctions de maître à bord du caboteur "Pierre Lefort", armé à Saint-Nazaire (44).

 

Le 7 mai 1942, le caboteur est amarré au poste n° 2 du quai de l’aiguillon à Nantes. Vers 1 heure 30, Pierre monte sur le pont et est tué lors du bombardement aérien sur la ville de Nantes où 18 victimes sont dénombrées.

Son nom est gravé sur le monument aux morts d’Arzon.

 

L'association recherche la famille ou toute personne susceptible de fournir des informations (lettres, photos...) concernant ce marin.

Il était Patron borneur.
Son unité : Pierre Lefort
Il est décédé le 06 mai 1942.
Son décès est inscrit à la commune de Arzon (56)
Document portant la mention MPLF : Acte de décès

Pierre Lefort

Pierre-Lefort001

Le "Pierre Lefort" était une drague aspiratrice en marche construite en 1930 au chantier Deshminag Wedser à Bremen (Allemagne). Long de 102 m, large de 16 m, le "Pierre Lefort" jaugeait 4000 tx et possédait un puit de 2200 m3. Le puit d'une drague est une cale qui reçoit le matériau aspiré sur le fond et qui est principalement du sable, gravier ou argile.

Pierre Lefort
8124
Le Corre
Arzon
Morbihan (56)
08 octobre 1893
DD
NULL
Il a été décoré : Aucune médaille,Citation à l'Ordre de l'Armée,Croix de Guerre 14-18 avec palme(s),Médaille commémorative de la Grande Guerre,Médaille Militaire
Acte de décès
C 12x17
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