Jean Ayral
est né le 30 décembre 1921 à Le Havre (Seine Maritime)
Compagon de la libération (décret du 10/12/1943)
Fils de Georges Ayral,directeur commercial à la Compagnie générale transatlantique à Paris et de Luci Martin, son épouse, Jean Ayral est né le 30 décembre 1921 au Havre. Après des études au collège Sainte Croix de Neuilly-sur-Seine et au lycée Saint Louis il prépare à Dax, en 1940, le concours d’entrée de l’Ecole polytechnique.
Après l'appel du 18 juin, il embarque le surlendemain à Bayonne sur le patrouilleur "Président Houduce" qui atteint Gibraltar le 25 juin. A Gibraltar, Jean est incorporé comme matelot sur le "Rhin", paquebot de la Compagnie Paquet transformé en croiseur auxiliaire et qui, en Angleterre, est incorporé à la Royal Navy et rebaptisé "HMS Fidelity".
Promu au grade d’enseigne de vaisseau de 2e classe (sub-lieutenant dans la Royal Navy), il abat, dans ses fonctions d’officier de tir, deux avions lors d’une attaque de nuit en mai 1941. En octobre 1941, il se casse une jambe accidentellement et doit être débarqué. Cherchant une autre affectation, il signe, à sa sortie de l'hôpital, un engagement dans les FFL et, après un stage à l’Etat-major de la Marine entre sur sa demande en février 1942, au Bureau central de renseignements et d’action (BCRA), les services secrets de la France libre. Après une formation au centre d’Inchmerry dans le Hampshire, il se porte volontaire pour une mission en France. Parachuté sous le nom de "Pal", avec son radio "Pal-W" (François Briant) et Daniel Cordier (Bip-W) le 26 juillet 1942 dans la région de Montluçon, il se blesse à l'atterrissage en heurtant un arbre avec la tête.
Logé et soigné par Paul Schmidt, il accomplit ensuite en zone sud, dans la région de Clermont-Ferrand, un travail de renseignement jusqu’en novembre 1942. A Paris, où Jean Moulin l'envoie alors auprès de son représentant en zone nord, Henri Manhès alias Frédéric, Jean Ayral développe le réseau d’action "Pal" et rencontre différents responsables de mouvements comme "Ceux de la Libération" (CDLL) et "Ceux de la Résistance" (CDLR). Avec l’aide de ces mouvements, il établit des listes de terrains de parachutage.
En avril 1943 il se voit confier par Jean Moulin la mission de créer en zone nord le Bureau des opérations aériennes (BOA). Il a pour adjoint Pierre Deshayes, Paul Schmidt et Michel Pichard. Chacun se charge d'une des quatre régions de la zone nord, Jean Ayral prenant en charge la région centre.
Arrêté à Paris par la Gestapo le 28 avril 1943, il est conduit à l’Hôtel Cayré, bd Raspail, où il retrouve quatre français arrêtés en même temps que lui et qui attendent l’interrogatoire. Avec un grand courage, en bousculant ses gardiens, il parvient à s’échapper et à permettre à ses camarades de faire de même. Poursuivi, il est hébergé jusqu'au lendemain par le concierge d'un immeuble de la rue de Grenelle. Ayral est alors "brûlé" et doit regagner Londres immédiatement sur ordre de Jean Moulin. Il est remplacé à la tête du BOA par Paul Schmidt alias "Kim" et passe en zone sud d’où il parvient à rejoindre l’Angleterre par une opération aérienne le 16 juin 1943.
Après quelques semaines en Angleterre où il soigne sa blessure de juillet 1942, Jean Ayral est promu enseigne de vaisseau de 1re classe en janvier 1943 avant d’être de nouveau envoyé pour des missions éclair en vedette rapide dans la Manche, puis sur les côtes italiennes et sur l’Ile d’Elbe à partir de mars 1944. Breveté parachutiste, il est choisi dans le cadre de la préparation du débarquement de Provence comme chef d’un groupe de commando de sept sous-officiers et hommes de l’aéronautique avec lequel il est parachuté le 12 août 1944 à Brue Auriac, à 50km au nord de Toulon. Après avoir gagné le village de Signes, le commando rallie quelques FFI. A une trentaine, le groupe attaque un camp d’instruction sur la route de Toulon à Marseille, mettant hors de combat 150 des 250 occupants et dispersant le reste.
Jean Ayral entre le premier dans Toulon. Au carrefour de routes, le 21 août à 15h45, par méprise, une patrouille du Bataillon de Choc l’abat d’une rafale de mitraillette.
Il est inhumé à Neuilly-sur-Seine. (extrait du site de l'ordre de la libération)
- Légion d'Honneur (chev.)
- Compagnon de la Libération
- Croix de Guerre 39-45
- Military Cross
BCRA
En 1940, André Dewavrin, dit le colonel Passy, prend la tête du 2e bureau des Forces Françaises Libres, devenu en janvier 1941 Bureau central de renseignements et d'action (BCRA). Ce service organise en France occupée des réseaux chargés de renseigner les Alliés et de préparer la libération du territoire. 2 000 agents serviront pendant la durée de la guerre au s...