Pierre Bertrand François Aymard de Chateaurenard (d')
est né le 01 décembre 1894 à Tours (Indre-et-Loire (37))
Pierre d’Aymar de Chateaurenard nait en 1894 à Tours dans une famille issue de la vieille noblesse terrienne du Lot-et Garonne dont le domaine se situe dans la commune de Cauzac, non loin de la ville d’Agen.
Le château appartient à la famille depuis le 18ème siècle. Il est le fils du comte Noël, Henry d’Aymar de Chateaurenard, officier de cavalerie et lieutenant au 3ème régiment des cuirassiers à Tours et de Bertrande Bréchet qui s’occupe du foyer. Pierre est le second d’une fratrie de quatre enfants.
Son grand-père, le marquis Frédéric d’Aymar de Chateaurenard a servi l’état en tant que ministre plénipotentiaire de 1re classe à Saint Pétersbourg puis comme conseiller d’état. Il était membre du conseil de la légion d’honneur et ancien membre du conseil général du Lot-et-Garonne. En remerciement de ses services, il est élevé au grade de Commandeur de la légion d’honneur.
Pierre a grandi au sein d’une famille qui a pour vocation le service à la patrie et c’est donc par tradition familiale qu’il choisit de se consacrer au service de son pays en intégrant l’armée. Il s’engage dans la Marine nationale sous le matricule 105 546-2 le 16 octobre 1913 pour une durée initiale de huit ans.
Quelques jours plus tard, le 19 octobre 1913, il intègre l’"Ecole Navale" où il reçoit une formation théorique puis pratique sur le " Duguay Trouin", navire modifié en croiseur-école d’application. Le 10 août 1914, Pierre termine ses études et quitte l’Ecole navale avec le grade d’Aspirant.
Il est affecté sur le cuirassé "Saint Louis". Ce bâtiment fait partie d’une division de remplacement qui regroupe d’autres navires comme le "Suffren", le "Gaulois" et le "Bouvet". Ils sont chargés d’escorter des convois en méditerranée au début de la guerre et d’exercer une surveillance du golfe de Gênes et du détroit de Messine. Cette division est commandée par le Contre-Amiral Guépratte. Le 12 janvier 1915, Pierre rallie le cuirassé " Bouvet " qui, depuis le mois de décembre 1914, est chargé d’intervenir dans le détroit des Dardanelles.
Le 3 Août 1914 ; l’empire allemand déclare la guerre à la France. Ce n’est que le 25 avril que le corps expéditionnaire franco-britannique débarque en Turquie sur la presqu’île de Galipolli à l’entrée du détroit des Dardanelles, long goulet de 60 km de long et seulement 1 à 4 km de large. Cette offensive va déboucher sur un véritable fiasco des alliés face aux turcs qui sont entrés dans la Grande Guerre aux côtés des allemands et des austro-hongrois. En effet, le 18 mars 1915, 18 bâtiments de la flotte franco-britannique tentent de forcer le détroit des Dardanelles. Ils ont pour mission de détruire l’artillerie turque en position dans les forts de la rive européenne de Galipolli et sur la rive asiatique. L’opération est un échec et les alliés vont perdre 7 bâtiments.
Au cours de cette attaque le cuirassé " Bouvet " heurte une mine dérivante et coule en quelques minutes en face des forts turcs à Tchanak , et le commandant, 23 officiers et 619 gradés et marins disparaissent avec lui dont Pierre, Bertrand, François d’Aymar de Chateaurenard à l’âge de 21 ans.
La famille est doublement endeuillée après avoir perdu leur fils André, sous-lieutenant du 150ème régiment d’infanterie à Morhange en Moselle le 20 août 1914 à l’âge de vingt ans.
Dans le Journal Officiel du 13 décembre 1919, on lit la citation suivante :
"La division du contre-amiral Guépratte composée des cuirassés "Suffren", "Charlemagne", "Bouvet", "Gaulois" ; du croiseur "Foudre" ; des torpilleurs d’escadre "Poignard", "Fanfare", " Sabretache ", "Cognée", "Coutelas" ; des dragueurs de mines "Pioche", "Herse", " Râteau ", " Charrue ", " Marius Chambon ", " Provence II ", " Camargue ", " Jules Couette ", " Marseillais" , " Rove ", " Ischkeul " et " Henriette ", a pris part avec une magnifique bravoure à l’attaque des Dardanelles en mars 1915, donnant, malgré de lourdes pertes, un splendide exemple d’entrain, de ténacité et de discipline" .
L’état français décide également d’honorer l’équipage du "Bouvet " en lui octroyant le droit de porter la fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de Guerre 1914-1918. Le Journal Officiel du 6 août 1915 mentionne l’article officiel :
"Cuirassé " Bouvet " - les officiers et marins de ce bâtiment présents à bord aux dates indiquées par la circulaire du 13 décembre 1919, ont droit au port individuel de la fourragère ".
Pierre, Bertrand, François d’Aymar de Chateaurenard est également cité à l’ordre de l’Armée navale :"Aspirant, en poste à la tourelle AV du navire, a pris part aux remplacements successifs lorsque les hommes ont été tour à tour asphyxiés par le gaz. A assuré, en dernier lieu, le service des hausses. Est sorti de la tourelle à la dernière minute et a été englouti lors du naufrage."
Il est nommé Chevalier de la légion d’honneur
Il est déclaré Mort pour la France et son nom figure sur le monument aux morts de la commune de Cauzac ainsi que celui de son frère André.
Il est cité également dans l’église de Cauzac sur une plaque commémorative :
"La paroisse de Sainte Eulalie à ses morts glorieux"
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- Légion d'Honneur (chev.)
- Croix de Guerre 14-18
- Citation à l'Ordre de l'Armée de Mer
Source : L'Illustration du 9 décembre 1916.
Bouvet
Le "Bouvet", cuirassé construit à Lorient en 1892, est intégré pendant la guerre 1914-1918 dans l'escadre de l'amiral Guépratte.
En 1914, le cuirassé d'escadre "Bouvet"faisait partie de la division de l'amiral Guépratte, qui comprenait également les cuirassés "Charlemagne", "Gaulois" et "Suffren