Augustin Hubert
est né le 05 mars 1918 à Nantes (44) (Loire-Atlantique (44))
Né à Nantes le 5 mars 1918, Augustin, Marie, Louis, Joseph, Hubert, est le 6e enfant d'une famille d'officiers de carrière. Son père, capitaine d'infanterie, volontaire pour l'aviation, est tué en 1917, en combat aérien au-dessus de Verdun. Il ne connaîtra pas ce fils qui portait le même prénom que lui.
En 1939, Augustin qui prépare son entrée à Saint-Cyr, est mobilisé dans le 5e régiment d'infanterie, à Maisons-Laffitte, alors que ses 4 frères, plus âgés, sont déjà dans l'armée. Il passe le concours d'admission au peloton d'E.O.R. Nommé aspirant le 25 août 1940, il est immédiatement démobilisé.
Soucieux de servir la France, Augustin s'engage dans les chantiers de jeunesse. Arrivé à Bir-Bou-Rekba en Algérie en 1941, il apprend à parler arabe et est admis à l’École des Cadres des Chantiers de jeunesse, puis il est affecté au chantier 106 en Tunisie.
Au moment du débarquement américain en Afrique du Nord, il est instructeur dans différents centres en Algérie.
En septembre 1943 il reprend son galon d'aspirant et se porte volontaire pour des missions spéciales. Envoyé à Alger, il retrouve deux de ses frères servant dans l'armée d'Afrique.
Le 25 décembre 1943 Augustin quitte Alger à bord d'un cargo à destination de l'Angleterre. Arrivé plein d'enthousiasme, pensant être parachuté presque immédiatement en France, il découvre la rigueur des contrôles appliqués à tout nouvel arrivant. Mais il a un enthousiasme à toute épreuve et après un court séjour au camp des forces terrestres à Camberley, il se porte volontaire pour un commando.
En mars 1944, avec le grade de sous-lieutenant, il rejoint une "troop" de 60 hommes qui, sous les ordres du lieutenant Amaury, est à l’entraînement anglais au camp de Wrexham, dans le Pays de Galles. Le groupe est déjà surentraîné et le premier cross de 7 miles, est pour le jeune Hubert, difficile à terminer! Mais il s'accroche et fait partie des élus (badge n°136) qui sont transférés à Green Park, dans le Sussex, près d'Eastbourne où se tient le Quartier Général du Commando Interallié No 10.
Après 15 jours d'entraînement commando, la "troop" Amaury rejoint le "1er Bataillon de Fusiliers Marins Commandos". Une partie de la "troop" forme une section de K-Gun c'est à-dire. de mitrailleuse légère à tir rapide.
Cette nouvelle formation adoptée, le "1er B.F.M.C." se rend en Ecosse pour une répétition du débarquement en Normandie. L'exercice est extrêmement dur. C'est en cette nuit mémorable que le petit lieutenant des K-Guns se fait remarquer de l'unité, alors que gelés, fourbus et trempés tous, ou presque, bougonnent, il ne perd pas sa bonne humeur, plaisantant, chantant même, il est plus qu'un officier, un camarade plein d'entrain qui regonfle la section découragée.
Le 6 juin 1944 les 177 français du "Commando Kieffer" débarquent sur la plage de Colleville-Montgomery. Il faut traverser la plage sur laquelle cadavres et équipements rappellent que le temps des exercices est passé. Les troupes se regroupent dans des baraques démolies, puis c'est le départ vers le casino d'Ouistreham.
Accompagné du quartier-maître Marcel Labas, Augustin étudie la façon d'avancer au milieu des ruines lorsqu'ils sont tous les deux atteints mortellement à la tête.
Augustin est cité à l'ordre de l'Armée de Mer avec la mention :
"Jeune officier commandant une sous-section de mitrailleuses lourdes au "1erBFMC" a soutenu sans arrêt avec un calme parfait ; par le feu de ses mitrailleuses la progression des troupes d'assaut. A été tué le 6 juin 1944 à la tête de sa sous-section alors qu'il la portait vers une nouvelle position".
Le lieutenant Augustin Hubert est fait chevalier de la Légion d'Honneur à titre posthume.
En 1947, la Marine Nationale donne son nom à son commando parachutiste qui, en 1953 deviendra Le "Commando de nageurs de combat Hubert", unité d'élite des Forces Spéciales de la France.
- Légion d'Honneur (chev.)
- Croix de Guerre 39-45 avec palme (s)
- Citation à l'Ordre de l'Armée de Mer
Commando Kieffer - 1942-1946
La décision d’intégrer un commando français dans les troupes britanniques est prise en mars1941 par le général britannique Haydon sur proposition de l'amiral Muselier, commandant des "Forces Navales Françaises Libres".