Corentin Marie Le Page
est né le 22 août 1907 à Quimper (Finistère (29))
Corentin naît le 23 août 1907 au domicile familial sis au 8 rue Pen-ar-Stang à Quimper, préfecture du Finistère et capitale de la Cornouaille.
Il est le fils de Corentin Marie Le Page, couvreur, et de son épouse Fanny Marie Le Duf, ménagère.
Après avoir exercé la profession de charpentier, Corentin contracte le 3 mars 1927 un engagement initial d’une durée de trois ans dans la Marine nationale (matricule : 761-27-II) et est incorporé au "2e Dépôt" à Brest.
Il rejoint le 18 suivant le croiseur cuirassé "Marseillaise" qui abrite l’école des canonniers. Jusqu’au 1er octobre de la même année, les rudiments de la spécialité lui sont enseignés. A l’issue, il rallie le croiseur "Duguay-Trouin" où, en 1929, il est nommé à la distinction de première classe dans le grade de matelot puis promu au grade de quartier-maître.
Au terme de son contrat d’engagement, titulaire d’un certificat de bonne conduite au corps avec mention "très bonne", il quitte la Marine et se retire dans sa ville natale.
Le 29 octobre 1930, à Érgué-Armel (29), Corentin épouse Yvonne Josèphe Marie Le Coz, âgée de vingt ans, couturière, originaire de Saint-Évarzec dans le pays fouesnantais. Elle lui donnera deux filles.
Corentin signe un nouvel engagement dans la Marine le 16 novembre 1935, avec le grade de quartier-maître de 1re classe. Après un court passage au dépôt de Brest, il est désigné sur le contre-torpilleur "Bison" de la 2e escadre basée à Brest. Dix mois plus tard, il est muté sur le cuirassé "Provence" à bord duquel il sert durant plus de deux ans avant d’embarquer en mars 1939 sur le croiseur "Montcalm". En juillet 1939, il gagne le Maroc et sert à "Marine Casablanca" puis, à partir de mai 1940, à la "2e Escadrille de patrouilleurs" qui prend le nom de "PATOC" (patrouille de l’océan). Le 12 décembre 1940, il pose son sac sur le pétrolier "Rhône".
Le pétrolier reçoit l’ordre de se rendre à Dakar (Sénégal) avec un chargement de 3500 tonnes de gas-oil. Il doit faire le trajet avec le sous-marin "Sfax" qui assure sa protection. Le 17 décembre, le "Rhône" appareille en fin de matinée, le "Sfax" le rejoint, et les deux bâtiments mettent le cap vers le sud en longeant les côtes marocaines, passent devant Agadir puis Ifni sans problème. Le 19 décembre, dans l’après-midi, ils sont à la hauteur des îles Canaries quand le sous-marin est secoué par une violente explosion, l’étrave se dresse à 40 degrés hors de l’eau et le bâtiment coule immédiatement. Le commandant du "Rhône" fait stopper les machines et mettre deux baleinières à l’eau pour recueillir les rescapés. Elles ne sont pas encore remontées à bord qu’une violente explosion secoue à son tour le pétrolier, la coque est éventrée, la cargaison s’enflamme instantanément.
Le bilan humain s’élève à onze marins tués ou disparus, le quartier-maître de 1re classe canonnier Corentin Le Page est l’un d’entre eux.
A titre posthume, il est cité à l’ordre de la division pour le motif suivant : "Glorieusement disparu lors de la perte de son bâtiment".
Son nom est inscrit sur le monument aux morts, dans l’enclos de l’église paroissiale, d’Érgué-Armel, commune rattachée à Quimper en 1959.
- Médaille Militaire
- Croix de Guerre 39-45 avec étoile (s)
- Citation à l'Ordre de la Division
Rhône
Lancé à Grand-Quevilly comme Radioléïne pour la société Pétrole Transports en mars 1910, racheté en décembre de la même année par la Marine et rebaptisé Rhône.