Frédéric Le Mouillour Mémorial national des marins morts pour la France
 
 
 
 

Le nom du marin commence par :

La Grandière - Aviso Colonial

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L'aviso colonial de 1re classe de type "Bougainville" était le sixième d'une série d'avisos qui devait en compter huit:  Bougainville,  Dumont-d'Urville, Savorgnan de Brazza, D'EntrecasteauxD'Iberville, La Grandière, Beautemps-Beaupré (sabordé en 1940 au chantier) et La Pérouse (resté inachevé).

Cet aviso colonial portait le nom de Pierre Paul de La Grandière (1807-1876), illustre officier de marine qui peut être considéré comme le fondateur de la Cochinchine dont il fut le gouverneur en 1863. Il terminera sa carrière au grade de vice-amiral en tant que préfet maritime de Toulon en 1870.

Le "La Grandière" est mis sur cale en 1938 aux Ateliers et Chantiers de Provence à Port de Bouc sous le nom de "Ville d'Ys". Il est renommé "La Grandière" le 6 avril 1940. Il avait les caractéristiques suivantes :

  • Déplacement : 2 600 tonnes à pleine charge
  • Dimensions : 103,7 x 12,7 m ; Tirant d'eau : 4,5 m ;
  • Propulsion : deux lignes d'arbre, deux moteurs diesel de 1 600 cv; Vitesse : 15,5 nœuds (Max. 17,5) ; Distance franchissable : 26 000 nautiques à 8,5 nœuds (15 200 à 14,0 nœuds) ; Autonomie poussée en vivres, eau douce et combustible.
  • Equipage : 135 hommes
  • Numéros de coque : A61, puis A01, code OTAN : F 731
  • Armement :
    • A l'origine : trois canons de 138 mm, quatre canons de 37 mm, 6 mitrailleuses, 1 hydravion d'observation à flotteurs Gourdou-Leseurre
    • A partir de 1944 : trois canons de 138 mm, quatre canons de 40 mm AA, vingt mitrailleuses de 20 mm AA, quatre mortiers, six grenadeurs.

Admis au service actif le 20 juin 1940, l'Aviso "La Grandière" est immédiatement affecté à la division navale du Levant, et basé à Beyrouth. Il quitte cette affectation en avril 1941 pour être intégré aux "patrouilles de l'océan" qui effectuent l'escorte et la protection des convois français au large des côtes de l'Afrique occidentale française. Les tâches d'escorte de convoi continuent sans relâche jusqu'au printemps 1942.

Le 27 juillet 1942, il appareille de Toulon en compagnie du sous-marin Archimède pour Oran, puis Casablanca où il reprend ses tâches d'escorte dans l'Atlantique à partir du 3 septembre, routine qui est interrompue par l'attaque anglo-américaine de novembre 1942 sur les côtes d'Afrique du nord. Le 7, les forces américaines tentent de débarquer à Casablanca. L'équipage du La Grandière restera 72 heures aux postes de combat, engageant quatre fois au 138mm des bâtiments adverses et subissant sept attaques aériennes. Le 8 novembre, le La Grandière doit appareiller entre les gerbes d'obus de 406mm de l'USS Massachussets, recueillant les naufragés du torpilleur Le Fougueux qui avait été coulé. Il réussit à abattre un des avions qui attaquaient le Primauguet et fut lui-même sévèrement attaqué dans la soirée. Le 9 novembre, le La Grandière mettait hors de combat un des appareils qui bombardaient le bâtiment de ligne Jean Bart à quai. Le bilan humain du bord sera lourd : quatre tués et 21 blessés, dont 10 grièvement.

Après le ralliement de l'Amiral Darlan, le La Grandière restera 3 mois au port. De garde dans l'avant-port, il participe au combat lors de l'attaque de Casablanca par des avions allemands du 29 au 31 décembre 1942. C'est à la fin de janvier 1943 qu'il reprendra ses missions d'escorte à grande cadence, souvent en compagnie de son sister-ship Dumont d'Urville.

Appareillé de Casablanca le 16 février 1944, le La Grandière fait sa jonction avec le convoi G.US.30 en route vers Norfolk aux États-Unis pour travaux de révision de moteurs et installation d'un complément d'armement. Le La Grandière appareille de Norfolk le 1er mai en compagnie de l'USS Clemson escortant le cargo Sagittarius et le LST Egeria jusque Panama.

De juin 1944 à avril 1945, le La Grandière participe à de nombreuses missions en tant que bâtiment d'alerte à partir de Guadalcanal vers l'île d'Espiritu Santo, Purvis Bay, Tulagi, Funatufi (Iles Ellice) et les îles Manus (archipel des Bismark). Ces missions comporteront des recherches de sous-marins japonais. Le La Grandière appareille de Guadalcanal pour Nouméa le 21 avril 1945, et mouillé sous l'île de Nou le 25. Il en repartira le 13 Mai pour une dernière mission aux Nouvelles Hébrides. Le 19 juin 1945, le La Grandière rentre en France pour un grand carénage.

En avril 1946, La Grandière rallie la force navale d'Extrême-Orient, basée à Saïgon (Indochine). En mai et juin, il croise en mer de Chine et au Japon. En septembre 1946, le bâtiment reçoit l'ordre de visiter les possessions françaises du Pacifique Sud pour y faciliter la tâche et l'autorité de nos représentants coloniaux, militaires et culturels notamment à Wallis où des troubles s'étaient produits en mars 1946. Il arrive à Tahiti le 27 octobre, puis visite les îles sous le Vent, îles Australes, les Marquises.

Le 24 janvier 1947, le La Grandière était en route pour Auckland. Le 1er mars 1947, il est de retour à Nouméa, puis le 1er avril à Saïgon. Il participe activement à des opérations de surveillance maritime (SURMAR) et d'appui-feu, patrouilles, arraisonnements et destructions de jonques.

En novembre 1947, transport de groupes de combat à Poulo Cecire de Terre, puis un commando aux postes de Muine et de Phantiêt. Il terminera l'année par des missions de représentation à Pnom Penh, à Nha Trang, en baie d'Along. Au cours de l'année 1947, le La Grandière aura arraisonné 582 jonques. Au début de 1948, le La Grandière reprend des missions de SURMAR dans le Golfe du Tonkin. Le 1er mai, il est à Saïgon, portant la marque de l'Amiral Graziani rentrant en France. Le 28 juin, le bâtiment rentre en grand carénage à Lorient.

Le 29 mars 1949, le La Grandière appareille pour Bizerte (Tunisie) où il complète ses munitions, il repart le 7 avril pour l'Extrême-Orient. À Saïgon le 19 mai 1949, il reprend les opérations de SURMAR, participant entre autres à l'opération Junon au large de Tourane du 4 au 8 octobre.

Cette routine sera interrompue le 2 janvier 1950 pour une mission au Japon. À Yokosuka, port de guerre de Yokohama, le La Grandière embarquera 33 tonnes d'or (récupération de l’or volé par l'ennemi lors du pillage de l'Indochine par les troupes japonaises en 1943). La mission se double d'une mission de représentation. Le La Grandière transportera cette précieuse cargaison à Johore, port militaire de Singapour avant de reprendre la SURMAR.

En mer au large de Tourane le 26 mars 1950, le La Grandière reçut la mission de rembarquer l'or déposé précédemment à Johore pour l'acheminer à l'arsenal de Mers-el-Kébir (Algérie). Le 2 mai 1950, le La Grandière quitte Oran, à destination de Saïgon, après escales à Djibouti et Colombo, et reprend la SURMAR.

Le 2 juillet 1950 le La Grandière est assigné à la SURMAR en Golfe du Siam. Alors qu'il se trouve au large de Poulo Condore, le bâtiment est rappelé à Saïgon pour être rattaché aux forces navales de l'ONU opérant en Corée où les forces communistes du nord ont envahi le sud à l'aube du 25 juin par surprise, et sont en train de malmener sévèrement le dispositif allié qui tente de se mettre en place. Le La Grandière remonte la Rivière de Saïgon le 8 juillet quand il est pris à parti par des tirs d'armes automatiques Viêt Minh depuis la rive (2 marins tués). Le bâtiment appareille le 19 juillet de Saïgon, il arrive le 29 à Sasebo au Japon, et sera immédiatement affecté à des missions harassantes d'escorte et de protection des innombrables convois qui déversent sans arrêt hommes et matériels dans le réduit de Pusan (Pusan Perimeter) où sont acculées les forces de l'ONU. Le 15 septembre, au sein d'une imposante force amphibie de 230 navires de guerre, il participe au débarquement d'Inchon, opération risquée mais décisive, décidée par le Général Douglas McArthur commandant en chef des forces de l'ONU, puis de Wonsan. Le La Grandière est rappelé le 25 novembre 1950 en Indochine par l'Amiral FMEO, suite au désastre de Cao Bang au Tonkin.

De retour en Indochine le 10 décembre 1950, le La Grandière reprend la SURMAR dont la routine sera interrompue par des missions de protection des postes de Dam-Ha (27 et 28/12), de Hanoï (2 au 3 janvier et 5 février 1951), une mission de transport de commandos marine de Port Wallut à Haïphong le 17 janvier 1951.

Le 8 mai 1951, le La Grandière sera mis en route pour l'Océanie, il arrive à Papeete le 30 mai. Du 21 au 26 juin, il effectue une croisière de pavillon et d'exercices autour de Tahiti et de Moorea. Le La Grandière appareille de Papeete le 9 octobre 1951, pour rallier Brest où il arrive le 25 novembre pour travaux.

Par dépêche ministérielle 253-EMG/ORG 66 - 1952 et 952 EMG/3 du 11/6/1952, l'escorteur de 2e classe La Grandière est affecté à la 2e région maritime, en tant que "conserve" du navire école d'application Jeanne d'Arc. C'est le début d'une série de sept croisières d'instruction du 9 septembre 1952 au 2 avril 1953, du 16 septembre 1953 au 3 mars 1954, du 24 septembre 1954 au 11 mai 1955, du 6 octobre 1955 au 28 mai 1956, du 9 novembre 1956 au 29 juillet 1957, du 29 octobre 1957 au 2 juin 1958, du 20 novembre 1958 au 5 juin 1959.

Par dépêche ministérielle 178 EMG1 EF du 20 mai 1959, le bâtiment est classé en réserve spéciale B.

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