Marcel François Marie Le Quer
est né le 07 janvier 1921 à Locmiquélic (Morbihan ( 56))
Marcel François Le Quer est né à Locmiquélic, commune du Morbihan située en bordure de la rade de Lorient. Ses parents, François Marie Le Quer et Marie Hélène Stephant, sont cultivateurs au lieu-dit Sterville, en cette commune.
Marcel est tout naturellement destiné à prendre la succession de ses parents, mais le 15 mai 1940, l’armée allemande perce le front français à la frontière est. Marcel a alors 19 ans : il contracte un engagement de 3 ans dans la Marine nationale comme matelot de 2e classe sans spécialité. Après avoir fait ses classes, il rallie Toulon le 8 juin 1940 pour embarquer sur le cuirassé "Océan" (ex "Jeanne d’Arc") afin de compléter sa formation de base.
A l’issue, le 13 janvier 1941, il est désigné pour l’aviso "L’Impétueuse", sur lequel, en janvier 1942, il participe au sauvetage des rescapés du naufrage du paquebot "Lamoricière" qui faisait la ligne Marseille-Afrique du nord, drame qui fit 304 morts.
Le 26 novembre 1942, rompant les conventions d’armistice, les Allemands franchissent la ligne de démarcation qui divise physiquement la France en deux. Le lendemain, pour éviter qu’une importante partie de la flotte ne tombe entre les mains de l’ennemi, la plupart des bâtiments de guerre présents à Toulon se saborde. "L’Impétueuse" fait partie du désastre, et, le 1er mars 1943, Marcel se retrouve en congé d’armistice.
Deux mois plus tard, il est rappelé au service actif, rengage pour un an et se retrouve à poste à terre, à Lorient, à partir de juin 1943.
Le 17 avril 1944, il épouse Bernadette Le Niliot ; le couple aura trois enfants, Annie, Désiré et Marie-Thérèse.
Peu après son mariage, Marcel reconduit pour deux ans son engagement dans la Marine et devient quartier-maître de manœuvre le 1er juillet 1944, deux mois avant de rallier le "Bataillon de marche de Lorient". Cette unité provisoire vient d’être créée à partir d’éléments de provenances diverses pour contribuer à éliminer les dernières velléités de résistance allemande qui subsistaient à l’intérieur de ce que l’on a appelé la poche de Lorient. Cette zone tombe le 10 mai 1945 et Marcel intègre alors le "4e Régiment de Fusiliers Marins".
En mars 1946, il quitte Lorient pour rallier la "Compagnie de garde de Brest" chargée de la protection des installations sensibles du port militaire. Il y reste un an, contracte, le 15 mai 1946, un nouvel engagement de 3 ans, et, le 22 février de l’année suivante, est désigné pour l’aviso dragueur colonial "Commandant Amyot d’Inville" qui est alors en armement pour essais à Lorient.
La traversée de longue durée sanctionnant ces essais conduit le bâtiment à Oran puis Bizerte, et, au retour à son port base provisoire, il est admis au service actif le 8 janvier 1948, deux mois avant d’être affecté aux "Forces Maritimes d’Extrême Orient".
Le 1er avril, Marcel est promu quartier-maître de 1re classe.
Le 14 juin de la même année, l’aviso, dont la mission principale est la surveillance maritime dans les eaux du Tonkin, participe, à Nha-Be, à l’"Opération Huron" au cours de laquelle il sert de bâtiment-base au "Commando Hubert", récemment créé. Cette opération permit d'obtenir le ralliement des groupes dissidents Binh Xuyen (dites "Forces armées nationalistes") qui n'étaient pas d'obédience vietminh mais tenaient le maquis dans la zone comprise entre Saïgon et la mer.
A l’issue de cette affectation, le 1er décembre 1949, il rentre en métropole par le paquebot "Pasteur" réarmé en transport de troupes, bénéficie de 6 mois de congés de fin de campagne, avant de rallier, le 21 juin 1950, l’"Ecole des Mousses" où il reste 11 mois avant d’être affecté provisoirement au "Dépôt de Toulon".
A cette époque, les Etats-Unis viennent d’accepter de céder à la France le porte-avions USS "Langley" ; le bâtimentpasse sous pavillon français avec le nom de "Lafayette" le 2 juin 1951, jour de l’affectation de Marcel sur cette unité.
Le 1er janvier 1952, il est promu second maître, et, le mois suivant, compte-tenu de la proximité de la date de sa fin de lien, il est désigné pour le "Chasseur 723" de la direction du port de Toulon. Mais le 24 juin, il reconduit pour 4 ans son engagement (pour compter rétroactivement du 15 mai 1952), passe quelques mois sur les bâtiments-écoles "Richelieu" et "Tourville" avant de rallier le "Centre de Formation Maritime de Pont-Réan", près de Rennes, passage quasi obligé pour acquérir le brevet supérieur de la spécialité de manoeuvrier, qu’il obtient le 1er octobre 1953.
Le 1er janvier 1954, Marcel est désigné, en Indochine, pour la "Base navale d’Haïphong", qu’il rejoint à bord du paquebot "Kerguelen".
Il embarque alors sur le "LCT (Landing Craft Tank) 9067"commandé par l’enseigne de vaisseau de 1re classe Havrileck.
Le 27 mars 1954, une force composée de plusieurs engins amphibies transportant en particulier trois sections de commandos, profite de la remontée des eaux dans le Fleuve Rouge pour franchir le seuil de Colieu qui interdit dans certaines circonstances la liaison avec les unités déployées autour de Hanoï.
Au retour, au voisinage du village de Ngoaï-Than, endroit idéal pour une embuscade car masqué au milieu de bananiers et, de surcroît, situé dans une boucle du fleuve, le groupe est attaqué par des combattants vietminhs. le "LCT 9067"qui ferme la marche du convoi essuie plusieurs tirs de bazooka, et l’un d’eux atteint le pavois de la passerelle, criblant d’éclats les abords de la table à cartes.
Marcel qui se trouve près de son commandant est tué. L’EV1 Havrileck, sérieusement blessé à l’épaule, prend lui-même la barre et oriente le LCT pour rendre battantes ses armes et appuyer le débarquement des troupes. Un quart d’heure plus tard, l’ennemi, pris à revers, est anéanti : il a perdu 43 hommes et de nombreuses armes.
Mais du côté français, trois hommes ont été tués, et sept autres blessés.
Le second-maître manœuvrier Marcel Le Quer repose au cimetière de Riantec dont le Monument aux Morts honore son nom.
- Médaille Militaire
- Croix de Guerre TOE avec palme
- Médaille Coloniale - Extrême-orient
- Service Historique de la Défense de Brest
- Livre "La Marine française dans la guerre d’Indochine (CA Bernard Estival)"
Flottilles amphibies d'Indochine - 1945-1954
1 - Historique
La "Brigade Marine d'Extrême-Orient" (BMEO) est constituée en décembre 1944 à Arcachon sous le commandement du capitaine de vaisseau Killian. Elle est envoyée en Indochine, avec des compagnies de fusiliers marins, plusieurs flottilles fluviales et des commandos parachutistes de l'aéronautique navale. La France est de retour dans cette régi...