Frédéric Le Mouillour Mémorial national des marins morts pour la France
 
 
 
 
 

Général Bonaparte - Paquebot

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Le Général Bonaparte était un paquebot construit en 1923 aux Chantiers et Ateliers de Provence à Port de Bouc. Il faisait partie de la flotte de la compagnie Fraissinet qui était en 1938 une grande compagnie de transport maritime de passagers, comptant 14 navires opérant principalement en Méditerranée. D’une jauge brute de 2796 tonneaux, le Général Bonaparte mesurait 96,12 m de long, 13,63 m de large ; il était équipé d’une machine à vapeur à triple expansion.

Après novembre 1942, les rotations entre la Corse et le continent, devenues rares depuis le début de la seconde guerre, étaient néanmoins assurées par 18 navires de la marine marchande française, selon un accord avec le gouvernement de Vichy, ceci surtout dans le but de maintenir un lien entre l’île et la mère patrie. Il faut savoir qu’à l’époque la Corse était occupée par les italiens, et, ces derniers n’auraient pas été mécontents de s’adjuger l’île en cas de victoire des forces de l’axe. Trois paquebots mixtes, Général Bonaparte, Ville d’Ajaccio et Cap Corse, assistés de deux cargos ; Ville de Bastia et Château d’Yquem vont, tant bien que mal assurer six rotations mensuelles, sous pavillon français, avec équipage français. Les italiens exigèrent que les navires embarquent à chaque fois un détachement armé de soldats italiens, afin d’éviter que navires et équipages ne passent du côté des alliés. Le Général Bonaparte dispose de pièces d’artillerie sur ses plages avant et arrière, les soldats italiens armant ces canons.

En réaction à cette mesure, Londres fait savoir que, malgré leurs apparentes marques de neutralité, les navires français seront considérés non pas comme des navires neutres mais comme des ennemis. En conséquence la plus grande prudence s’imposera lors des rotations, et la navigation se fera uniquement de jour. Le 18 mai 1943 au soir, le Général Bonaparte appareilla d’Ajaccio avec son équipage de 68 homes et ses 211 passagers. Il vint mouiller sous les îles Sanguinaires pour la nuit du 18 au 19 mai. Le 19 mai, le commandant Guillaume Quéré, breton de Plouézec (22), donne l’ordre d’appareiller et le navire se met en route vers Nice, sa destination prévue. A 14h00 ce 19 mai, il est à 40 milles dans le sud/sud/est de Nice quand, le commandant repérant le sillage de deux torpilles donne l’alerte et prend immédiatement les dispositions d’évacuation du navire. Les deux torpilles vont toucher le paquebot, l’une dans le compartiment n°3, l’autre à l’arrière, et le Général Bonaparte va couler en quelques minutes. Deux canots seront mis à l’eau ainsi que de nombreux radeaux permettant de sauver tout de même 145 personnes. Les survivants seront recueillis dans l’après-midi par deux torpilleurs allemands les TA10 et TA 11 qui transitaient non loin de la zone du naufrage.

Ce drame va donc faire 134 victimes dont le commandant Quéré qui a coulé avec son navire. Son souvenir sera honoré par la compagnie Fraissinet qui donnera le nom de Commandant Quéré, en 1948 à l’un de ses nouveaux paquebots. Les deux torpilles meurtrières avaient été lancées par un sous-marin anglais, le HMS Sportsman. A noter que ce sous-marin, transféré à la marine française en 1951 et rebaptisé Sybille, disparut en méditerranée en plongée entre Cannes et les îles du Levant, causant la mort de 47 hommes.

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