Mémorial national des marins morts pour la France

Fils de Achille, maçon, et de Marie Guillaume, André naît et grandit à Jau-Dignac-et-Loirac, commune d'environ mille habitants située sur la rive gauche de l'estuaire de la Gironde. A 14 ans il embarque sur un bateau de pêche.

Le 06 juillet 1939 André s'engage pour 5 ans dans la Marine nationale et rejoint à Brest le croiseur "Armorique" qui forme les apprentis marins. Il est matelot de 2e classe sans spécialité.

Le 1er novembre 1939, deux mois après la déclaration de guerre, il embarque sur le torpilleur "Ouragan " qui sert dans la "4e Division de torpilleurs" et rejoint Dunkerque.

En mai 1940, le bâtiment subit des réparations de machines.

Le 18 juin 1940, jour de l'arrivée des Allemands à Brest, les réparations ne sont pas terminées, il est remorqué jusqu'à Devonport (GB) pour les achever.

Le 3 juillet 1940 le bâtiment est saisi par la Royal Navy. Ce même jour André est interné en Angleterre. Quelques mois plus tard il est rapatrié en France et rejoint le "5e Dépôt des équipages de la flotte" à Toulon.

Le 21 décembre 1940 il rejoint la Marine aux Antilles qui est sous administration des vichystes. Le régime répressif s'efforce d'empêcher tout ralliement à de Gaulle. Pour ceux qui veulent poursuivre la lutte il n'y a qu'un moyen : s'évader pour rejoindre une île de l'empire britannique où ils pourront s'engager dans les "Forces Françaises Libres".

Le 11 juin 1942, il est matelot de 2e classe gabier.

Le 01 juillet 1942 il est matelot de 1re classe gabier.

Le 20 mars 1943, il s'évade de la Martinique dans un frêle esquif de pêcheur, rejoint Sainte-Lucie puis Trinidad, (Caraïbes britanniques) où il peut signer, le 27 mars 1943, un engagement provisoire au sein des "Forces Françaises Libres".

Le 3 mai 1943 André embarque à bord du "Setller" à destination de la Grande-Bretagne via New-York. Il débarque à Liverpool le 5 juin 1943 et, après quelques jours d’interrogatoire par l'Intelligence Service à Patriotic School, il confirme enfin le 25 juin 1943 son engagement au sein des "Force Aériennes Françaises Libres" matricule 35872. Il est alors affecté à Camberley au sein du "1er Bataillon d'infanterie de l'air" où il retrouve une quinzaine de marins qui ont suivi le même itinéraire.

Le caporal Coquette suit alors l' entraînement parachutiste à Ringway et est breveté le 6 août 1943. Il entreprends, avec ses camarades, différents stages afin d'être prêt le jour J et est affecté au 1er Squadron du "4e SAS" ("2e Régiment de Chasseurs Parachutistes").

Il est caporal-chef.

Dans le cadre de l'opération "OVERLORD", le "4eSAS" du commandant Bourgoin est engagé en Bretagne dans la mission "SAMWEST" (voir historique joint). André fait partie de l' un des 5 sticks de 12 hommes parachutés dans la nuit du 10 au 11 juin 1944 à proximité de Duault (22) afin d'assurer la sécurité la base." Samwest".

L'intense activité déployée dans ce secteur ne tarde pas à mettre les Allemands en alerte.

Au petit matin du 12 juin la forêt de Duault est investie par un détachement allemand important et les lieux sont encerclés. Rapidement le combat s'engage, les premières pertes en hommes interviennent. Les combattants doivent se disperser par petits groupes pour rallier l'autre base, "Dingson", près de Saint Marcel (56).

Le stick est scindé en deux groupes de 6 hommes, l'un progresse vers le sud l'autre, dont André, se dirige vers le sud est.

Après l'attaque de "Samwest", les Allemands, renseignés par des délations et des informations obtenues auprès de captifs torturés, mènent une traque impitoyable aux SAS et maquisards.

Aidés par ces derniers et par des fermiers, après 70 km de progression de nuit, à la boussole, à travers champs, par les chemins creux et à travers les haies, André et quatre SAS rejoignent la région de Loudéac et font halte au maquis de Lanthénac (22).

Les hommes y mènent leur mission d'encadrement et d'instruction des maquisards.

Après l'attaque de plusieurs maquis locaux, André, deux SAS (le sergent Morand, le soldat Serville) et 8 maquisards s'installent le 9 juillet 1944 à Saint-Gilles-du-Mené (22) au maquis de Seilla, petit hameau isolé comprenant deux fermes et une maison abandonnée. Le groupe poursuit sa mission autour de La Hardouinais, Collinée, Saint-Jacut-du Méné.

Le 28 juillet 1944, André, son camarade Serville et 5 résistants dont une femme agent de liaison bivouaquent dans la maison du Seilla. Vers 2 heures du matin, deux maquisards en mission dans le secteur sont arrêtés par une patrouille allemande. Ils sont torturés. L'un d'eux parle et mène 3 camions de la Gestapo de Dinan (22) vers le maquis. Vers 6 heures, les Allemands sont sur place et encerclent les lieux. Surpris, les occupants résistent depuis la maison mais les Allemands. lancent des grenades fumigènes par les fenêtres contraignant les assiégés, qui étouffent, à sortir. Ils sont tous tués.

Les 7 corps sont inhumés le 5 août 1944 avec les honneurs religieux et militaires dans l'ancien cimetière de Saint-Gilles-du-Mené.

Le nom d'André Coquette est inscrit

• sur les monuments aux morts de la mairie et du cimetière de Jau-Dignac-et-Loirac ;
• sur le Monument commémoratif du maquis de Seilla (Saint-Gilles-du-Méné ) ;
• sur le Mémorial des parachutistes SAS de la France Libre à Plumelec (56).

Médaile militaire

Il est décoré de la Médaille commémorative des services volontaires dans la France Libre.

A la suite des opérations en Bretagne au cours desquelles le "4eSAS" eut 79 tués, 172 blessés et 17 prisonniers sur un effectif de 508 hommes, le général de Gaulle a fait le drapeau des SAS Compagnon de la Libération avec la citation suivante :

" Le "2eRCP", sous les ordres du colonel Bourgoin, formation d'élite qui a eu l'insigne honneur d'être la première des unités françaises à combattre à nouveau sur le sol de la patrie. Parachutée au-dessus de la Bretagne au cours du mois de juin, a réussi à regrouper autour d'elle plus de 6000 résistants. Avec cette aide et au prix de lourdes pertes, a procédé avec le plus grand succès à l'attaque de certains ennemis et à de nombreuses destructions de réseaux téléphoniques, de dépôts de munitions, et de voies de communications d'importance capitale pour l'ennemi. A eu aussi une grande part dans le succès de l'offensive alliée à partir de la tête de pont de Normandie et a été à l'origine de la libération de la Bretagne ".