Hippolyte naît le 11 mars 1923 à Landévennec dans le Finistère. Cette petite commune se situe au fond de la rade de Brest et à l’embouchure de la rivière l’Aulne. Elle est très connue en Bretagne en raison de la présence sur son territoire de l’imposante abbaye de Saint Guénolé. Crée au 6^e siècle, le monastère se développe au 9^e siècle et devient un lieu essentiel de la culture bretonne. Les moines adoptent la règle de Saint-Benoît et, en tant que copistes, transcrivent de nombreux textes anciens. Cette communauté très active ne résiste pas aux guerres successives. Au fil des siècles le monastère   sera détruit puis reconstruit à différentes reprises. A la révolution française, l’abbaye est vendue comme bien national et la communauté est dispersée. Dans les années 1950, une nouvelle abbaye est construite et les moines reviennent s’y installer. Un musée raconte l’histoire du site, soit 15 siècles d’histoire bretonne. Landévennec jouit d’un paysage magnifique, doux et vallonné. Il abrite aussi, dans une boucle de la rivière, le cimetière des bateaux. Ce sont d’anciens navires de la Marine nationale en attente d’une future démolition dans un chantier naval.

Il est le fils de Jean-Joseph Mazéas et de Marie-Josèphe Verjer. Ses parents sont décédés prématurément et Hippolyte devient, de ce fait, Pupille de la Marine.

L’école des Pupilles de la Marine est créée à Brest le 15 novembre 1862 par décret impérial de Napoléon III. Elle s’installe dans le corps principal de l’ancien séminaire des jésuites qui deviendra plus tard la caserne Guépin. Cet établissement accueille des orphelins de père et de mère dès l’âge de 7 ans et jusqu’à leur 13^e année. A ce stade, ils doivent décider s’ils souhaitent retourner à la vie civile ou poursuivre une carrière dans la Marine nationale. Hippolyte choisit de continuer dans cette voie.

Le 5 octobre 1938, il intègre l’Ecole des mousses et embarque sur le navire école "Armorique". Il signe alors un engagement de 5 ans à compter du jour de sa sortie de l’école. Il est immatriculé au bureau maritime de recrutement de Brest sous le n° 3352-B-38. Après une formation d’une année, Hippolyte quitte ce bâtiment avec le grade de matelot de 2^e classe. Il rejoint le cuirassé "Océan" le 1^er octobre 1939 et débarque quelques mois plus tard, le 1^er juillet 1940. Durant cette affectation, il passe son B.E. (Brevet élémentaire) et acquiert le grade de matelot de 2^e classe B.E. électricien. Après une courte période à la D.C.A. de Toulon (Défense anti-aérienne), il rallie le croiseur "Foch" le 30 septembre 1940 à Brest. Le navire effectue une mission de surveillance dans le golfe de Gascogne et subit ensuite un grand carénage. Il est remplacé par le croiseur "Dupleix" qu’Hippolyte rejoint le 1^er octobre 1941. Ce bâtiment est alors en gardiennage d’armistice. En effet, à partir du 25 juin 1940, en raison de l’entrée en vigueur de l’armistice, les sorties des navires sont de plus en plus brèves, d’une part par suite des autorisations de la commission d’armistice, mais aussi par manque de combustible pour les bateaux. Lors de cette affectation, Hippolyte est promu quartier-maître-électricien.

A cette même date, il part à Dakar pour rejoindre le patrouilleur l’"Enjoué". Le navire assure avec l’"Effronté" l’escorte du cargo français "Agen" entre Gibraltar et Casablanca.

Le 9 janvier 1945, à 16 h 40, et à 10 milles au Nord-Est du cap Spartel, l’"Enjoué" est détruit par une violente explosion et disparaît en moins de 30 secondes. Le torpillage du bâtiment a été attribué à un sous-marin allemand l’ "U-840". Hippolyte perd la vie lors de ce naufrage comme 63 de ses camarades le 9 janvier 1945. Il a seulement 21 ans.

L’"Enjoué" a été cité à l’ordre de l’Armée de Mer.

"Armé par un équipage d’élite, s’est distingué par son ardeur et sa vaillance au cours des nombreuses missions qui lui ont été confiées"