Amédée Anatole Prosper Courbet
est né le 26 juin 1827 à Abbeville (Somme)
Jeunesse et début de carrière
Dernier d’une famille de trois enfants, Amédée Courbet naît à Abbeville, dans la Somme, le 26 Juin 1827, il est le fils d’Alexandre Courbet et de Marie Poulard. Il n’a que 9 ans quand son père décède en laissant une fille Virginie âgée de 23 ans et un garçon de 21 ans, Alexandre, qui devient tuteur du jeune Amédée.
Amédée fréquente le collège à Abbeville, le petit séminaire de Saint Riquier, près d’Abbeville, puis à Paris, le collège d’Amiens et le lycée Charlemagne. Il est reçu dans les premiers au concours de l’école Polytechnique en 1847, et choisit de servir au sein de la Marine nationale. Ainsi débute sa carrière de marin en 1849.
Son premier embarquement, en tant qu’aspirant de 1re classe, il l’effectue sur la « Capricieuse », corvette à voiles. Il y restera quatre ans et demi, notamment en poursuivant la recherche des vestiges du naufrage de La Pérouse, et en réalisant des travaux hydrographiques. Il est promu lieutenant de vaisseau le 29 novembre 1856.
Après divers embarquements au sein de l’escadre en Méditerranée, il est promu, le 14 août 1866, capitaine de frégate. Il occupe le poste de chef d’état major de la division cuirassé du Nord et de la Manche sur le cuirassé à coque en fer « Savoie ».
En mars 1870, prenant le commandement de l’aviso « Talisman », il est affecté à la division navale des Antilles et des côtes d’Amérique. Il participe notamment à la recherche et au blocus de la canonnière allemande « Meteor ».
Revenu en France en mai 1872, il prend le commandement du garde-côtes le « Bélier », en armement à Cherbourg, puis retourne aux Antilles, en 1873, comme officier en second de la frégate « Minerve » ; il est promu capitaine de vaisseau, à 46 ans, le 11 août 1873. Il se consacre pendant deux ans à l’évolution des torpilles, et devient membre, en 1877, de la Commission supérieure des Défenses Sous-Marines.
En juillet 1879, il est affecté comme chef d’état-major de l’escadre de Méditerranée sur le cuirassé « Richelieu » ; année où il reçoit la cravate de commandeur de la Légion d’Honneur.
Gouverneur de la Nouvelle Calédonie
En mai 1880, il est nommé gouverneur et commandant de la Station navale de Nouvelle-Calédonie, et est promu contre-amiral, en septembre 1880, à 53 ans.
Campagne en Extrême-Orient
Rappelé en métropole, il est nommé, en avril 1883, commandant de la division navale d’essais sur le cuirassé « Bayard » à Cherbourg. Il part le 29 mai, prendre le commandement de la division navale du Tonkin, indépendante de celle des mers de Chine, ainsi créée pour faire face aux troubles entraînés par des irréguliers chinois.
Courbet est à la tête d’une escadre qui comprend les cuirassés Bayard, Atalante et La Triomphante, les croiseurs Tourville et Chateaurenault et les torpilleurs 45 et 46. Il établit son quartier général à Hanoï, conservant avec lui des forces fluviales. Il a pour mission de ramener la cour de Hué à plus de raison. Il rassemble ses forces en baie d’Along puis à Tourane, rade situé au sud de Hué.
En août 1883, Courbet fait route vers l’embouchure de la rivière, reliant la mer à la capitale Annamite, qui est défendue par les forts de Thuan. La flotte française va réussir leur démantèlement, le 21 août ; ainsi, quatre jours plus tard, le 25 août, est signé un traité établissant le protectorat de la France sur l’Annam et le Tonkin.
Courbet désigné pour superviser la situation, prend le commandement en chef de toutes les forces terrestres et navales au Tonkin. Il décide d’attaquer, le 11 décembre, la citadelle de Sontay, ville clé du delta du fleuve Rouge, à 30 kilomètres en amont d’Hanoï, défendue par 10.000 hommes. Prenant en tenaille la ville, l’amiral, qui conduit personnellement l’attaque, réduit en trois jours les fortifications de Sontay. Les Pavillons Noirs (irréguliers chinois) évacuent la citadelle, le 16 décembre, abandonnant armes et munitions.
Courbet qui envisage une attaque sur Bac Ninh, est relevé en janvier 1884, pour le commandement des troupes à terre par le général Millot. Ce dernier va conquérir tout un territoire autour d’Hanoï, en s’emparant de Bac Nimh le 16 mars, de Hung Hoa le 12 avril et de Thaï Nguyen le 16 avril. Promu vice-amiral le 1er mars, Courbet ressent de l’amertume de cette destitution. Le gouvernement lui confère la médaille militaire.
Courbet reçoit de nouvelles instructions pour se rendre à Formose dans le but d’organiser un blocus des côtes de l’île. Le 4 octobre 1984, la ville de Kelung est prise. Les Chinois craignent l’asphyxie. En janvier 1985, une escadre chinoise quitte Shanghai dans l’intention de se diriger vers Formose ; elle comprend deux croiseurs récents construits à Kiel (le Nang San et le Nang Soné), une frégate, un petit croiseur et un aviso. S’engage alors, la première semaine de février 1885, la bataille navale de Sheï-Poo (Chine). La victoire de l’escadre française sera totale. Dans la foulée, les îles Pescadores, entre Formose et le continent, tombent en mars 1885, au prix de 5 tués et de 12 blessés, complétant l’occupation de Makung, capitale de ces îles, base de relais et de soutient des forces chinoises à Formose.
Ici prend fin les actions militaires de l’amiral Courbet en Extrême-Orient. La Chine ratifie la convention de Tien Sin du 11 mai 1884. La France lève le blocus de Formose, quant à la Chine, elle évacue le Tonkin.
Mort de l’amiral
Au début de l’année 1885, Courbet ressent des malaises et des douleurs. Son état de santé s’est altéré durant ses campagnes de Chine. L’amiral s’éteint le 11 juin 1885 à 21 heures 48, l’aumônier du Bayard, stationné en rade de Makung, lui administrant les derniers sacrements.
Son corps sera ramené en France par le Bayard. La France lui fera aux Invalides l’hommage de funérailles nationales, le 28 août 1885.
Le 1er septembre, sa ville natale les complétera par des adieux d’une égale ferveur. Il repose aujourd’hui au cimetière de la Chapelle Abbevilloise. Un monument est érigé au centre d’Abbeville.
- Légion d'Honneur (Gd croix)
- Médaille Militaire
Bayard
Ce cuirassé de station, à coque en bois avec les œuvres mortes en fer, de la classe « Bayard », a pris ce nom en l’honneur du chevalier Pierre Terrail de Bayard qui s’illustra en 1515 à la bataille de Marignan.
Mis en chantier à l’arsenal de Bre...