Charles Trépel
est né le 21 septembre 1908 à Odessa (Ukraine)
Fils de Eruknim Trépel et de Elisabeth Mirowitch, Charles naît le 21 septembre 1908 à Odessa. Sa famille quitte la Russie au moment de la révolution bolchevique et s’installe en Allemagne. Le jeune Charles y fera de solides études qu’il termine en 1931 avec un diplôme d’ingénieur-électricien.
Témoin de la montée du nazisme, il décide de gagner la France où l’une de ses tantes est déjà établie. Ayant sollicité la naturalisation française, il doit effectuer son service militaire qu’il termine à la suite d’un stage qui l’élève au grade de sous-lieutenant d’artillerie de réserve. Rendu à la vie civile, il commence par une activité commerciale puis entre à la direction des éditions de livres d’art « Gründ ». Mobilisé dès septembre 1939, il est élevé au grade de lieutenant. Il est démobilisé après l’armistice de 1940, regagne Paris et décide aussitôt de rejoindre l’Angleterre. Il passe la frontière des Pyrénées le 27 juillet 1941.
Fait prisonnier, il s’évade et se retrouve à Barcelone où il parvient à embarquer sur un cargo grec qui le mène à Gibraltar. De là, il gagne enfin l’Angleterre où, dès le 24 octobre 1941, il signe un engagement dans les Forces Françaises Libres et intègre un camp de l’armée de terre. En mars 1942, il obtient un détachement pour suivre un stage commando au camp d’Achnacarry (Ecosse), ouvert désormais aux volontaires étrangers. A la fin de son stage, il assiste à l’arrivée du lieutenant interprète et du chiffre Philippe Kieffer, accompagné du lieutenant des équipages Francis Vourc’h et de vingt quatre volontaires. Dûment breveté, Charles Trépel est présent lors de l’inspection de l’Amiral Auboyneau. Premier français breveté commando britannique, il décide de se joindre au groupe de Kieffer, en qualité d’adjoint, accompagné d’un petit groupe de volontaires de l’armée de terre. Le n° 10 commando interallié va séjourner jusqu’en mai 1943 au pays de Galles.
La création d’une deuxième troupe française (la n° 8 du 10 commando) est alors décidée. Le lieutenant Trépel, élevé au grade de capitaine, en sera le chef. Très proche de ses hommes, sans être familier, il est attaché à connaître le caractère de chacun. Ayant lui-même participé en tant que chef à presque tous les exercices, il sait sur lesquels il peut compter. La majorité de la nouvelle troupe l’adore et lui fait entièrement confiance. Il demeure aussi dur pour ses hommes que pour lui-même. Il obtient des anglais un raid sur la côte néerlandaise où deux équipes britanniques avaient précédemment échoué. C’est le raid de Wassenaar (à 12 km au nord de La Haye), prévu le 27 février puis remis au 28. Accompagné de cinq de ses hommes (Roger Cabanella, Fernand Devillers, René Guy, Jean Hagnère et Jacquelin Rivière), Charles Trépel prend place dans le canot pneumatique lui permettant de gagner le rivage depuis le doris qui les avait amenés. On sait qu’il y a eu des bruits et des lueurs à terre, l’équipe du raid ne revint jamais …
Les corps furent retrouvés lors de la libération des Pays-Bas, enterrés sommairement sous de fausses identités comme aviateurs de la R.A.F. Malgré toutes les recherches entreprises par les autorités néerlandaises et britanniques, le mystère de leur mort reste une énigme.
A l’endroit où périrent le capitaine Trépel et ses compagnons, à la borne 91 sur la plage de Wassenaar, un monument rappelle leur sacrifice.
Aujourd’hui, une unité de commandos marine porte son nom et garde sa mémoire.
- Légion d'Honneur (chev.)
- Croix de Guerre 39-45
Commando Kieffer - 1942-1946
La décision d’intégrer un commando français dans les troupes britanniques est prise en mars1941 par le général britannique Haydon sur proposition de l'amiral Muselier, commandant des "Forces Navales Françaises Libres".