Gabriel, fils de Jean-Marie (37 ans) et Marie Yvonne Prigent (40 ans) tous les deux agriculteurs au lieu-dit “ Kerlergon“ en Guissény (29 Finistère) naît en compagnie de sa sœur jumelle nommée Jeanne Louise, décédée rapidement.

C’est ainsi que durant toute sa jeunesse, Gabriel évolue dans ce cercle familial, dans la ferme et à l’école de Guissény.

Après son certificat d’études en poche, il participe aux travaux de la ferme mais attiré par la mer toute proche dans ce pays Léonard et pour aider ses parents, il s’engage pour trois ans le 17 juin 1931 dans la marine nationale sous le matricule 1917 B 31.

Sorti de ses classes comme matelot sans spécialité le 1^er juillet, il rallie “La flottille de la 2^e région maritime“ à Brest pour y rester jusqu’en juillet 1934.

Sa condition de marin lui convient, il prend un nouvel engagement de trois ans en 1934 et vu ses états de service il passe au “ 2^e Dépôt des équipages de la Flotte " à Brest pour suivre la formation de chauffeur avec en prime une promotion au grade de quartier maître de 2^e classe.

Sa vie privée évolue, Gabriel prend pour épouse Albertine Marie Grall, le 30 janvier 1935 à Guissény et s’installe au lieu-dit “Le Dirou“. De cette union naissent Anne-Marie, Joseph et Éliane.

Sa carrière prend aussi de l’élan, de juillet 1934 à juillet 1937, il embarque sur les contre-torpilleurs “Milan“ et “L’Audacieux“. Pendant ce dernier embarquement il passe quartier maître de 1^ere classe le 1^erjanvier 1937. Ses excellents services lui permettent de solliciter un nouveau contrat de trois ans et de se diriger vers le cours des quartiers maîtres à l’“École des mécaniciens chauffeurs" à Saint Mandrier près de Toulon de septembre 1937 à avril 1938.

A l’issue de ce cours si important, il rallie, après être passé au “1^e Dépôt des équipages" à Cherbourg“ , à la “Direction du port“ de Cherbourg de septembre 1938 à janvier 1939. Après cette période à terre, c’est à nouveau l’appel de la mer, Gabriel embarque sur le cuirassé “Provence“ et l’aviso “Belfort“ jusqu’en juillet 1940. A bord de ce dernier il participe à l’opération “Dynamo“, à l’évacuation de Dunkerque. Et heureux de son sort dans la marine, il signe pour un nouvel engagement de trois ans en 1940.

Alors, il passe par le “5^e Dépôt" à Toulon et embarque sur le torpilleur “Fougueux“ où il trouve la mort le 8 novembre 1942 devant Casablanca (Maroc). La mission du “Fougueux“ est de s’opposer au débarquement des forces américaines (opération “Torch“), il est coulé aux canons par les bâtiments “USS Massachusetts“ et “Tuscaloosar“. Sur les 140 hommes d’équipage, 12 décèdent dont Gabriel.

Il reçoit la citation suivante en date du 27 novembre 1942 :“ Au cours de l’attaque de l’Afrique du nord le 8 novembre 1942, par des forces anglo-américaines très supérieures, a combattu jusqu’au sacrifice total, donnant un magnifique exemple de courage et d’abnégation“.

Il laisse derrière lui une femme éplorée de 32 ans et trois orphelins, Anne-Marie (7 ans), Joseph (4 ans) et Éliane (1 an).

Gabriel, promis à un bel avenir, après 11 ans dans la marine nationale, est titulaire de la médaille militaire et de la croix de guerre avec palme.

Acte de décès transcrit à Guissény le 13 février 1948.

Son nom figure sur : le monument aux morts et la plaque commémorative 1939-1945 de l’église Saint Sezni, de Guissény.