Pierre Yves Marie Kérébel
est né le 23 mars 1915 à Plouarzel (Finistère (29))
C’est au début de l’après-midi du 23 mars 1915 que Pierre naît au domicile de ses parents, François Marie Kérébel et Jeanne Yvonne Quellec, cultivateurs, situé au lieu-dit Rubrini en Plouarzel.
Il est le sixième enfant d’une fratrie de huit. Ses sœurs et frères se prénomment Marie Anne, Herveline, Ambroise, Marie Rosalie, Eugène, Marie Jeanne et Alexandre.
Sa mère décède le 8 mai 1920 à la ferme. Son père se remarie le 8 janvier 1922 avec Jeannie Le Deun qui lui donne une fille, Henriette.
Après le décès du père en novembre 1923, les six enfants en vie sont séparés et accueillis chez des oncles et tantes à Plouarzel : Herveline, Eugène et Pierre dans la famille Quellec au village de Rubrini ; dans la famille Quellec à Kerzuat pour Marie Anne, Ambroise et Marie Jeanne.
Pierre suit sa scolarité dans son village natal.
Le 5 juillet 1935, Pierre souscrit un engagement initial d’une durée de trois ans et est incorporé au "2ème dépôt (recrues)" à Brest. Il obtient le brevet élémentaire de boulanger le 26 août suivant.
Sa première affectation est le contre-torpilleur "Valmy", intégré à la 4e division légère à Brest, qu’il rallie dans les premiers jours de janvier 1936 et dont les principales missions sont des patrouilles au large des côtes espagnoles pour assurer la liberté de navigation et la liberté du commerce.
Il est nommé à la distinction de 1ère classe dans le grade de matelot le 1er juillet 1937 puis promu au grade de quartier-maître de deuxième classe le 1er avril 1938, et contracte un nouvel engagement de trois ans pour compter du 5 juillet 1938.
À l’issue d’un court séjour au "2ème dépôt" à Brest entre novembre 1938 et février 1939, il est muté le 15 du mois sur le contre-torpilleur "Volta" qui sera admis au service en mars suivant.
Le 11 mars 1940, il rejoint le contre-torpilleur "Mogador".
En juillet suivant, le bâtiment est mouillé dans le port de Mers el-Kébir (Algérie). Le 3 du mois, l’opération "Catapult" est lancée par les Anglais.
L’attaque anglaise provoque l’appareillage en catastrophe des contre-torpilleurs "Le Terrible", "Kersaint", "Tigre", "Lynx", "Volta" et "Mogador".
À 16h58, le "Mogador" ouvre le feu sur le destroyer britannique "Westler" mais il doit stopper pour éviter un remorqueur. À 16h59, il est touché à l’arrière par un projectile de 380. À 17h04, le contre-torpilleur n’est plus qu’une épave sans barre et sans machine.
Les remorqueurs "Jolassy II" et "Goëland III" se portent rapidement à son secours. C’est la gabarre "La Puissante" qui prend sous le feu de l’ennemi le "Mogador" en remorque et le rentre au port. Cette même gabarre avec l’aide de remorqueurs luttent contre l’incendie à bord jusqu’à 21h30.
À la fin des tirs, le "Mogador", l’arrière arraché, est mouillé près des Bains de la Reine.
Le nombre de morts ou disparus s’élève à trente-huit sur le bâtiment.
Pierre, célibataire, laisse derrière lui une famille éplorée. Sa sœur, Herveline, enceinte de son cinquième enfant, Thérèse, l’avait choisi pour en devenir le parrain.
Son décès est transcrit sur les registres de l’état-civil de sa commune de naissance le 22 mars 1948.
À titre posthume, il est décoré de la Médaille militaire et cité à l’ordre de l’armée de mer comportant l’attribution de la Croix de guerre 1939-1945 avec palme.
Le "Mogador", après un passage sur dock à Oran, appareille le 1er novembre vers Toulon. Il est sabordé le 27 novembre 1942 lors du sabordage de la flotte française à Toulon, pour ne pas être capturé par les troupes allemandes.
- Médaille Militaire
- Croix de Guerre 39-45 avec palme (s)
"Mers el-Kébir & Catapult, les marins de l’oubli" de Martial Le Hir.
Mogador
Opération Catapult, lancée par Churchill contre la flotte de guerre française afin qu'elle ne soit pas livrée aux Allemands. L'attaque anglaise lancée contre la flotte française à Mers-el-Kébir le 03 juillet 1940, provoque l'appareillage en catastrophe des contre-torpilleurs. "Tous passent, sauf un, le Mogador, une explosion formidable arrache son arrière, obus ou mine magnétique? Le choc est tellement violent que le navire dérape et se met en...