Argonaute - Sous-marin
Le sous-marin Argonaute fait partie des seize sous-marins de deuxième classe, du type dit de 630 tonnes, ayant suivi la série des Ondine. De la tranche 1926, il n’a pas reçu de numéro Q (coque) comme pour les sous-marins de la même série : Diane, Méduse et Aréthuse. Mis en construction en avril 1927 par les établissements Schneider de Chalon-sur-Saône, d’après des plans Schneider/Laubeuf (nom de l’ingénieur du génie maritime), lancé le 23 mai 1929, l’Argonaute sera mis en service en juin 1932.
Ses principales caractéristiques étaient :
- Déplacements : 630/822 tonnes
- Dimensions : 63,40 X 5,18 X 3,61 m
- Appareil moteur : 2 diesels Schneider – 2 électriques X 500cv
- Vitesses : 14/9 nds
- Immersion : 80 m
- Distance franchissable (nautiques/nds) : 2300/13,5 – 4000/10,8
- Équipage : 41 hommes dont 3 officiers
- Armement : 7 TLT de 550 dont 3 tubes d’étrave + 2 extérieurs + 1 torpille de réserve + 1 tourelle double axiale de 550, 1 tourelle triple AR axiale (1 torpille de 550, 2 de 400)
Quand la guerre éclate en septembre 1939, l’Argonaute appartient à la 19ème DSM qu’il forme avec d’autres sous-marins, dépendant du préfet maritime de la 3ème région (Premar III basée à Toulon). Le 25 Juin 1940, l'Argonaute fait partie de la 19ème D.S.M. à Toulon avec les sous-marins Galatée, Sirène et Naïade.
Le 05 Décembre 1940, l'Argonaute en route à 16 nœuds est abordé par le torpilleur d'Escadre Mameluck durant un exercice d'attaque simulée. Désarmé le 17 décembre suite à cet abordage, il est mis en gardiennage d'armistice.
En Juin 1941, il est réarmé pour être affecté, en décembre 1941, à Oran au sein de la 12ème DSM avec le sous-marin Diane.
Novembre 1942 : Afrique du Nord, début de l’opération Torch.
Des corps expéditionnaires anglo-américains s’apprêtent à débarquer dans les ports marocains et algériens.
Le 8 novembre 1942, les forces américaines, soutenues par la flotte et l’aviation anglaises, attaquent les têtes françaises d’Afrique du Nord. Le maréchal Pétain donne l’ordre de rompre les relations politiques de la France avec les Etats-Unis. Les Américains, placés sous les ordres du général Eisenhower procèdent à des débarquements en Algérie, à Sidi-Ferruch, près d’Alger, et à Oran. Au Maroc, ce sont Casablanca, Fédala et Port Lyautey qui subissent l’assaut. Les forces de terre, de mer et de l’air, en application des ordres de Vichy, résistent aux Alliés. Pour attaquer le Maroc et couvrir les débarquements en Afrique du Nord, l’amiral Hewitt des Etats-Unis dispose de la « Task Force 14 », regroupant 3 navires de ligne 7 croiseurs de 10000 tonnes, 4 porte-avions emportant 230 avions, 38 destroyers, 3 sous-marins. Les navires français, pour la plupart, sont en réparations ou en carénage et ne peuvent se défendre.
Le 08 novembre 1942 à 02h50, l'Argonaute (lieutenant de vaisseau Véron), l'Actéon (lieutenant de vaisseau Clavières) et le Fresnel (lieutenant de vaisseau Saglio), ces deux derniers de la 5ème D.S.M., reçoivent l'ordre d'appareiller pour se rendre devant Oran dès le début des débarquements de l'Opération Torch. Ils quittent le quai Lamoune à 03h15 pour l'Argonaute et le Fresnel et à 03h45 pour l'Actéon. L'Argonaute se dirige vers l'Est, l'Actéon à l'Est du cap Falcon et le Fresnel à l'Ouest.
L'Argonaute détecte le H.M.S. Furious dans l'après-midi, mais il est repéré par le destroyer H.M.S. Achates à 15h17 qui l'envoie par le fond à 15h31. Beaucoup de débris remontent à la surface. Il n'y a aucun survivant (43 victimes).
Sources :
Sources
Ouvrage « Les sous-marins français des origines (1863) à nos jours » d’Henri Le Masson – Éditions de la Cité
Ouvrage « L’aventure héroïque des sous-marins français 1939-1945 » de Jean-Jacques Antier – Éditions maritimes et d’outre mer
Photo :
Photo Marius BAR - Toulon (France) site : Marius Bar Numérique