Jean Iréné Emmanuel Rousseau
est né le 05 janvier 1921 à La Rochelle (Charente Maritime (17))
Jean, Iréné, Emmanuel Rousseau est le fils de Gustave et d'Amélie Pouyllan, couturière, domicilés à la Rossignolette en La Rochelle. Il a une sœur Jacqueline et un frère aîné. Il va à l'école à Saint-Maurice – La Rochelle.
Jean Rouseau a 15 ans et des rêves de grand large quand il s'engage dans la marine marchande. Ce garçon de la Rossignolette ne s'est jamais résolu à travailler en cuisine, comme son père l'aurait voulu. "Quand il n'avait pas école, il allait toujours à la Palice, voir les bateaux", se souvient sa sœur Jacqueline.
En septembre 1939 la deuxième guerre mondiale éclate, en juin 1940 les troupes allemandes envahissent la France.
Dans la famille Rousseau on ne se résigne pas à subir l'occupation de la patrie sans réagir.
Le frère aîné se trouve en 1941 à Sydney à bord d'un cargo, loin du conflit européen, quand tout l'équipage décide de rejoindre les "Forces Françaises Libres" en Angleterre.
Le cargo entreprend alors une longue et périlleuse traversée jusqu'à Liverpool.
A La Rochelle, la famille n'a plus de nouvelles depuis un an déjà. Il avait écrit :
" Ne t'inquiètes pas maman, ce n'est pas parce que les boches sont à Paris qu'on a perdu la guerre ", relate sa sœur.
Pas plus résigné, le père rejoint la "Résistance".
Jean Rousseau, lui, est engagé dans les "Forces navales françaises libres". Dans la grande bataille de l'Atlantique, enjeu crucial de la guerre, il escorte les convois des Etats-Unis jusqu'en Grande-Bretagne. Ces convois sont traqués sans relâche par des sous-marins allemands partis, peut-être, de sa ville natale, La Rochelle.
Le 1er janvier 1944, Jean intègre les commandos qui suivent leur entraînement dans le fameux camp d'Achnacarry, perdu dans les montagnes d'Ecosse. Ce lieu devait sa célébrité à la manière inhumaine dont y étaient traités les candidats.
Gwanaël Bolloré dans son livre "Nous étions 177" décrit les conditions d'entraînement:
"A la porte du camp étaient alignées les tombes fictives de tous les hommes morts pendant l'entraînement. Une pancarte indiquait le nom de l'homme et l'erreur qu'il avait commise car elle relevait, bien entendu, toujours d'une faute personnelle. Cinquante pour cent à peine des volontaires revenaient d'Ecosse avec le droit au port du béret vert. Les autres étaient impitoyablement éliminés, soit qu'ils ne fissent pas l'affaire sur le plan physique ou moral, soit qu'ils fussent blessés lors des manœuvres à tir réel ou même tués, comme nous venons de le voir.
Cette rigueur s'avérait nécessaire. Sans elle, jamais le débarquement du 6 juin n'eut réussi."
A l'issue du stage Jean, ayant passé les épreuves avec succès, obtient le béret vert, badge 186
Le 6 juin au matin, le chaland de débarquement atteint la plage de Colleville-sur-Orne, en Normandie.
Jean Rousseau a à peine le temps de poser le pied sur le sol français qu'il est traversé par une rafale de mitrailleuse. Dans la fureur du combat, il est hissé jusqu'à la plage, où un obus l'achève, " Alors que la marée montante lui léche les jambes ", raconte un camarade.
Jean a 24 ans.
Il est inhumé au cimetière de " La Rossignolette " en La Rochelle.
- Médaille Militaire
- Croix de Guerre 39-45 avec étoile (s)
- Médaille des services volontaires dans les FFL
- Citation à l'Ordre de la Division
Commando Kieffer - 1942-1946
La décision d’intégrer un commando français dans les troupes britanniques est prise en mars1941 par le général britannique Haydon sur proposition de l'amiral Muselier, commandant des "Forces Navales Françaises Libres".