Frédéric Le Mouillour Mémorial national des marins morts pour la France
 
 
 
 

Le nom du marin commence par :

Léopold Hyacinthe Hulot

est né le 16 juillet 1923 à Vannes ()

Léopold, Hyacinthe Hulot, naît le 16 juillet 1923 à la gendarmerie de Vannes où sert son père Constant. Son parrain se nomme Léopold Le Net ingénieur des travaux publics du Morbihan qui sera décoré de la médaille de la résistance. Son éducation est rude, complétée par une scolarité chez les frères Saint Jean-Baptiste de la salle à Saint Joseph. Il est instituteur dans cet établissement lorsque commence la "drôle de guerre ". Il entend rapidement l'appel du général De Gaulle et fait imprimer sa photo chez monsieur Decker (maire de Vannes de 1945 à 1965) pour la distribuer à ses amis avec Anne Kérino (15 ans). Là débute la résistance à l'envahisseur, en allant voler de nuit des plans au camp de Meucon ou dérober l'arme d'un allemand pour la jeter dans le port.

Léopold  écrit :

"Le 21 juillet 1941, las de rester inactif et impuissant devant la terrible lutte qui se déroule sous mes yeux, je suis parti de mon pays natal, une seule volonté, un seul désir, celui de servir ".

Muni de l'autorisation de ses parents il quitte Vannes, dans son bagage il emporte la photo de la tombe de la mère du Général, Jeanne De Gaulle décédée un an plus tôt à Paimpont. Direction la ligne de démarcation qu'il franchit avec son ami Louis-Marie Delafond près de Poitiers le 29 juillet 1941, non sans difficulté. C'est de Sarlat-la-Caneda qu'il  prépare son évasion avec l'aide de la famille Tillet, c'est sous ce nom qu'il reçoit le courrier de ses chers parents Constant Hulot et Louise Baudet.

Léopold rallie la commune de Latour-de-Carol dans les Pyrénées Orientales chez Monsieur et Madame Comas, passeurs réguliers qui le guident en Espagne le 7 octobre 1941.

Après avoir rejoint Barcelone sans encombre, il est arrêté en arrivant à Madrid et déclare être de nationalité Canadienne. Il est interné au camp de concentration de Miranda de Ebro (Burgos) du 21 octobre 1941 au 7 mars 1942 avec une quarantaine de canadiens. A cette époque 642 prisonniers de 8 nationalités y séjournent, côtoyant les républicains espagnols. Les conditions de détention y sont épouvantables. Deux polonais sont assassinés d'une balle dans la nuque après une tentative d'évasion.

Après 139 jours de détention Léopold rejoint l'ambassade de Grande Bretagne à Madrid.  Arrivé à Gibraltar, le 17 mars 1942, il ne voit Londres que le 14 mai. Après divers interrogatoires il retrouve la liberté le 23 mai.

Léopold écrit : " Le 1er juin 1942  est un des plus beaux jours de ma vie" ; c'est la rencontre avec le Général De Gaulle :

"Bonjour Hulot, j'ai été très touché de recevoir de vous la photo de la tombe de ma pauvre mère ".

 Le chef de la France libre propose au jeune breton de rejoindre les "Cadets de la France Libre" avant de se former aux commandos.

Le 5 juin Léopold signe son engagement dans les "Forces Françaises Libres" et intègre la "Promotion Fezzan-Tunisie". Le 23 juin, il adresse un message à la BBC à destination des instituteurs de France : 

"Dans chaque classe de France, vous êtes, maîtres et maîtresses nos représentants. Nous voulons que la jeunesse soit digne dans la Patrie neuve, régénérée et forte que nous leur préparons.".

En Juin 1943, l'aspirant Hulot officier-terre, rejoint le "1er Bataillon de Fusiliers Marins Commandos" (1er BFMC").

A 20 ans, sous les ordres du Capitaine Charles Trépel qui vient de former la "Troop 8", Léopold commande une section ou presque tous ses hommes sont plus âgés que lui.

"Il s'impose facilement lors du stage commando à Achnacarry (Écosse)".

"Ce lieu doit sa célébrité à la manière inhumaine dont y sont traités les candidats. A la porte du camp sont alignées les tombes fictives de tous les hommes morts pendant l'entraînement. Une pancarte indique le nom de l'homme et l'erreur qu'il a commise car elle relève, bien entendu, toujours d'une faute personnelle. Cinquante pour cent à peine des volontaires reviennent d 'Écosse avec le droit au port du béret vert. Les autres sont impitoyablement éliminés, soit qu'ils sont blessés lors des manœuvres à tir réel ou même tués, comme nous venons de le voir. Cette rigueur s'avère nécessaire. Sans elle, jamais le débarquement du 6 juin n'aurait réussi." Extrait du livre "Nous étions 177" de Gwénaël Bolloré.

Maurice Chauvet du "1er BFMC" écrit à propos de Léopold :           

"Partout il passe le premier, pour tous les exercices. Son système de commandement est extrêmement familier, mais la question ne se pose pas, il est en tête et reste le chef. Une telle vie, maintenue au plus haut degré pendant 8 à 10 mois est épuisante et les hommes sous ses ordres se posèrent souvent la question du ressort caché qui pouvait le faire marcher avec tant d'enthousiasme".

L'attribution du badge 64 sur le fameux béret vert récompense le jeune officier.

En décembre 1943, l'unité française, en liaison avec des unités britanniques, est chargée de plusieurs petits raids sur les côtes occupées d'Europe sous le nom de code '"Opération Hardtack".

Léopold Hulot chef en  second d'un raid sur l’île de Jersey ("Hardtack 28"), est adjoint du capitaine Ayton commandant l'équipe franco-britannique. Après 4 heures passés à terre sans incident, au moment de rembarquer, le capitaine est mortellement touché par une rafale de mitrailleuse ennemie, deux autres soldats sont blessés. Le jeune aspirant de 20 ans dirige le rembarquement qui s'effectue parfaitement, emportant le cadavre de son supérieur et veillant au retour en bon ordre des raiders. Ce fait d'armes lui vaut une distinction britannique : mention "In dispatch palm".

La longue préparation du second front fut pour lui une période exaltante. Débarqué le 6 juin 1944 à Ouistreham, Léopold est pris dans le souffle d'un obus sur la plage. Un éclat au talon et surtout la disparition de ses lunettes, le privent d'une partie de ses moyens au moment où il en a le plus besoin. Cela ne l'empêche pas d'attaquer et de nettoyer à la tête de sa section les ouvrages allemands qui lui ont été désignés en Angleterre, et de faire l'après-midi une marche de 17 km qui mène l'unité commando profondément dans les lignes ennemies. Il est évacué sur ordre 5 jours plus tard, sa plaie au talon commençant à s'infecter. Dès la fin juillet il est en ligne à nouveau.

Il obtient alors une permission pour rejoindre Vannes libérée. Il traverse en jeep la Bretagne, entre dans Vannes, place de la préfecture, embarque dans son véhicule Marie et Anne Kérino, direction la place du champ de foire, par la rue du Mené, où ses amis le reconnaissent. Les Vannetais se regroupent devant la gendarmerie. C'est dans une ambiance de liesse qu'il peut enfin serrer contre lui Constant et Louise, ses parents. Le 4 septembre, le lieutenant de gendarmerie Bouron organise une prise d'Armes en son honneur.

De retour à son unité, le commando prépare le défilé du 14 juillet auquel Léopold ne participe pas. En effet il a pour mission de rechercher et reconnaître les corps de Charles Trépel et de ses camarades tués le 27 février 1944 en Hollande. "Un gamin lui indique le lieu où sont enterrés ses frères de combat, sur la plage, dans le sable. Il découvre ainsi les 5 corps dans leur gilet bleu et blanc". Ils seront enterrés dignement. Les familles remercieront Léopold par écrit.

Il prend part  ensuite à l'opération "Infatuate", nom de code pour l'invasion de l'île de Walcheren en Hollande que les allemands ont transformée en une redoutable forteresse. Le 1er novembre le "1er BFMC" effectue ici  sa dernière opération de guerre avec succès.

Léopold  participe ensuite à  une période d'occupation sur le lac de Constance dans le sud de l'Allemagne.

La marine ne désirant pas le reconduire dans son grade, il rejoint l'armée de Terre comme officier de liaison du commandant d'Armes à Calais.

En 1947  il se décide à servir en Indochine.

Toujours coiffé de son béret vert et porteur de la fourragère de la médaille militaire à titre individuel, le Lieutenant Hulot rejoint Marseille où il embarque sur le "Maréchal Joffre". Le voyage dure un mois avec escales à Oran, Port Saïd, Djibouti, Colombo, Singapour et enfin Saïgon.

Le 16 janvier 1948, il rejoint par le Mékong le secteur de Xieng Kouang où il est affecté au "5e commando laotien". Commence alors autour de Huong Nham une longue suite de patrouilles et d'accrochages. Au cours de l'une d'elle, Léopold est blessé assez grièvement à la cuisse et se repose au camp de Nong Het.

Le 27 septembre 1948 un groupe de partisans livre au chef de bataillon Lotte des armes et munitions prises à l'ennemi dont "malheureusement une bombe. Soucieux de ne pas la conserver, il est décidé de la neutraliser ". Vers 6h30, la bombe fut vidée de sa poudre par un prisonnier Viet Min à qui l'on a promis la liberté. Léopold suit attentivement l'opération, soucieux comme toujours de savoir. Une explosion se produit alors, blessant 8 militaires dont 5 mortellement.

Léopold Hulot est très grièvement blessé aux jambes. Il est transporté à l'intérieur du poste où il s'éteint à 9h30, sereinement, après avoir prononcé le nom de ses parents et une prière.

Léopold est enterré en terre laotienne le 29 septembre.

Ses restes seront rapatriés en 1950. Toutes les autorités locales, des anciens du commando et le général Guillaudot (chef de la résistance du Morbihan) sont présentes aux funérailles.

Il repose dans un premier temps dans le caveau familial à Auray (Charles de Blois) le 13 juillet 1950.

Ses parents transféreront ultérieurement  son cercueil au cimetière militaire de Sainte-Anne d' Auray.

Une rue du centre de Vannes dans le Morbihan, porte le nom Léopold Hulot en hommage à ce valeureux combattant.

 

Maurice Chauvet du "1er BFMC"  écrit :

"Avec lui a disparu le secret de son extraordinaire ascendant sur tous. Les hommes qui l'approchèrent, et depuis sa mort les lettres qui restent de lui et quelques écrits que nous lisons comme des reliques, montrèrent l'importance qu'avait pour lui la Foi et Dieu, dans lequel il puisait certainement le plus pur de son idéal. Nous ne pouvons qu'être en admiration devant ce chrétien qui ne parlait jamais de sa foi pour ne pas gêner les autres et qui mieux que quiconque a su montrer qu'on avait rien donné tant qu'on a pas tout donné."

Constant Hulot, le père de Léopold, dit : "j'ai fait le don de mon fils à la France".

Dans une Lettre en date du 17 novembre 1948 envoyée aux parents de Léopold, le  général De Gaulle écrit

"Monsieur, la triste nouvelle dont votre lettre me fait part, m'a d'autant plus ému, qu'elle concerne l'un de mes vaillants compagnons des "Forces Françaises Libres". En ces circonstances, si pénibles pour vous, je tiens à vous exprimer, ainsi qu'à madame Hulot, mes sincères condoléances et à vous assurer que je garderai toujours une pensée spéciale pour la glorieuse mémoire du lieutenant Léopold Hulot. Recevez, monsieur, l'assurance de ma vive et cordiale sympathie et croyez à mes sentiments les meilleurs." Signé Charles De Gaulle.

Le lieutenant Léopold Hulot est Chevalier de la Légion d'Honneur à 22 ans, Croix de guerre 39-45 et T.O.E, Médaille de la résistance, Médaille des FFL, Médaille des Évadés, Médaille coloniale (Extrême-Orient), Military Cross, Mention in "dispatch palm". Ruban France and Germany Star.

Il est  titulaire de nombreuses citations  françaises et anglaises :

Ordre particulier : Félicitations du contre-amiral d'Argenlieu  le 31 janvier 1944 :

"Le contre-amiral, commandant en chef les forces navales en grande Bretagne adresse ses félicitations à l'aspirant fusilier HULOT des fusiliers marins commandos pour l'allant et le sang-froid dont il a fait preuve au cours d'opérations de guerre entre le 20 décembre 1943 et le 3 janvier 1944".

Citation à l'ordre du régiment en date du 5 juillet 1944 :

"Au cours d'une reconnaissance de positions fortifiées ennemies a pris le commandement du groupe franco-britannique dont il était le second, après que son chef eût été gravement blessé, l'a ramené et a achevé sa mission dans des conditions de terrain très difficiles".

Citation à l'ordre du corps d'armée en date du 12 août 1944 :

"Le 6 juin 1944 a conduit sa section à l'attaque avec un bel élan magnifique, faisant preuve d'un grand courage et d'un bel esprit d'abnégation. A atteint et détruit son objectif ".

Ces citations comportent l'attribution de la croix de guerre 39/45 avec :

·         Étoile de bronze pour citation du régiment.

·         Étoile de vermeil pour citation au corps d'armée.

Chevalier dans l'ordre national de la Légion d'Honneur par décret du 6 août 1946 :

« Jeune officier animé d'une foi profonde et d'un grand esprit d'abnégation. A rejoint l'Angleterre en 1941, après un internement de 7 mois. Engagé volontaire, a suivi le cours d'officiers pour regagner le Bataillon de Commandos. A participé à des raids de sondage sur les côtes de France avant le débarquement. Le 6 juin 1944 a débarqué avec les premières troupes d'assaut à Ouistreham, sérieusement blessé, a refusé d'être évacué et a continué le combat donnant à ses hommes un exemple de grand courage. A ultérieurement participé à plusieurs engagements et à des raids sur les îles Hollandaises, montrant dans les moments les plus difficiles de grandes qualités de bravoure et de sang-froid. A été cité deux fois à l'ordre de l'armée de mer et est titulaire d'une citation britannique".

Port de la fourragère Médaille militaire à titre individuel :

"Le lieutenant Hulot Léopold a participé aux raids destinés à préparer le débarquement, aux débarquements de Ouistreham (Normandie) le 6 juin 1944 et de Flessingue (île de Walcheren Hollande) le 1er novembre 1944 pour lesquels le"1er bataillon de fusiliers marins commandos" a été cité 4 fois à l'ordre de l'Armée. A droit de ce fait au port de la fourragère de la médaille militaire à titre individuel".

Citation à l'ordre du corps d'armée :

"Jeune officier plein d'allant qui s'était déjà maintes fois distingué. Du 22 au 27 août 1948, parti du poste de Nong-Het (Haut Laos) a exécuté un coup de main audacieux en Annam. Attaquant par surprise le 25 août les rebelles à Honei-Men et à Nam-Khon, a détruit deux de leurs campements, tué six rebelles et fait douze prisonniers dont l'adjudant et un chef de section TU VE. Blessé accidentellement le 27 août lors du retour vers Nong-Het en détruisant sur une rivière les pirogues qui auraient permis à l'adversaire de prolonger la poursuite, a fait preuve de la plus grande énergie jusqu’à sa rentrée au poste."

Il était lieutenant.
Son unité : Commando Kieffer - 1942-1946
  • Légion d'Honneur (chev.)
  • Croix de Guerre 39-45 avec étoile (s)
  • Médaille de la Résistance
  • Médaille Coloniale - Extrême-orient
  • Médaille des services volontaires dans les FFL
  • Military Cross
  • Citation à l'Ordre du Corps d'Armée
  • Citation à l'Ordre du Régiment
Il est décédé le 27 septembre 1948.
Son corps repose au cimetière de Sainte-Anne d'Auray (56)
Son décès est inscrit à la commune de Vannes (56)
Document portant la mention MPLF : Acte de décès

Commando Kieffer - 1942-1946

Ecusson-commando-Kieffer-40

La décision  d’intégrer un commando français  dans les troupes britanniques  est prise en mars1941 par le général britannique Haydon sur proposition de l'amiral Muselier, commandant des "Forces Navales Françaises Libres".

Commando Kieffer - 1942-1946
9633
Hulot
Vannes
16 juillet 1923
HF
NULL
Il a été décoré : Citation à l'Ordre du Corps d'Armée,Citation à l'Ordre du Régiment,Croix de Guerre 39-45 avec étoile (s),Légion d'Honneur (chev.),Médaille Coloniale - Extrême-orient,Médaille de la Résistance,Médaille des services volontaires dans les FFL,Military Cross
Acte de décès 1949/426
C 12x17
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