Frédéric Le Mouillour Mémorial national des marins morts pour la France
 
 
 
 
 

Saint Mathieu - Chalutier à vapeur

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Le Saint Mathieu était un chalutier à vapeur, il pratiquait la pêche au large pour le compte de son armateur Mr Caillé. Immatriculé au quartier de Brest (B230), il jaugeait 175,82 tonneaux en brut et 54,68 tonneaux en net, ce qui en faisait un solide et imposant navire, commandé par Georges Marie Le Cohéléach. Le Saint Mathieu disposait d’un canon, sans doute de calibre 47 mm qui allait se montrer bien faible face à l’ennemi qui disposait d’un armement bien supérieur.

Le Saint Mathieu avait appareillé de Brest le 2 janvier 1918 pour gagner son secteur de pêche à une centaine de milles dans le S/W de Sein. Les premiers jours de pêche sont contrariés par le mauvais temps, mais au matin du 6 janvier, les conditions sont bonnes pour pêcher, le chalutier se trouve à ce moment-là à environ 78 milles dans le S/W de Belle Ile par 46° 22’ de latitude nord.

Il est 10h30, le bateau navigue à 9 nœuds, et, soudain le canonnier de veille aperçoit droit devant lui, en route inverse, un sous-marin qui ouvre le feu sur le chalutier. Bien que moins bien armé, le capitaine Le Cohéléac’h ordonne de riposter, l’engagement va durer une demi-heure mais le combat est inégal, l’équipage du Saint Mathieu est décimé et son capitaine ordonne l’évacuation. On dénombre déjà trois hommes tués et quatre autres blessés. La seule embarcation encore en état est mise à la mer alors que le sous-marin, distant de 200 m, continue à tirer, tuant un marin de plus. Le commandant du sous-marin, après avoir interrogé les survivants, se fait remettre un vieux pavillon français qui était dans le canot, et coule le Saint Mathieu au canon, tandis que les rescapés tentent de s’éloigner du lieu du drame qu’ils viennent de vivre. Ils vont essayer de gagner la terre mais le vent contraire les en empêche, et les vagues de plus en plus fortes embarquent dans le canot qu’il faut sans arrêt écoper. Au bout de trente heures de souffrances, ils sont recueillis par un chalutier patrouilleur, le Pivoine qui arrive providentiellement ; ils ne sont pourtant pas encore au bout de leur peine car, en accostant le Pivoine, leur canot chavire et quatre des marins du Saint Mathieu qui étaient gravement blessés, ne peuvent se soutenir sur l’eau et meurent noyés. Le bilan est donc très lourd, 4 morts dans l’attaque par le sous-marin et quatre disparus à quelques minutes d’être sauvés…Les survivants sont ensuite débarqués à La Pallice le 8 janvier au matin.

Les 8 marins disparus du Saint Mathieu seront décorés de la médaille militaire et déclarés « morts pour la France », ce sont : Joseph COLLET, second – Henri Prosper SICALLAC, matelot – Pierre Marie PLEMEUR, matelot – Pierre Louis QUINTIN, matelot – Joseph Marie CUIDU, 1er chauffeur – Vincent LE BORGNE, chauffeur – Norbert Marie LABOUR, matelot – Anselme Marie ROLLANDO, novice –

Sources :

« 1914-18 Les marins pêcheurs sous le feu ennemi » Madeleine Kérisit -
éditions  SPE Barthélémy- Paris 2018

 

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Chalutier à vapeur
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